Produits laitiers
Trop d’offres, sauf en beurre
La reprise de la collecte européenne engendre un déséquilibre offre/demande qui pourrait menacer le marché des produits laitiers, sauf en beurre, encore rare.
La reprise de la collecte européenne engendre un déséquilibre offre/demande qui pourrait menacer le marché des produits laitiers, sauf en beurre, encore rare.
En janvier, la collecte laitière européenne a progressé de 4 % par rapport à 2017 selon la Commission, qui estime que les volumes pourraient grimper de 1,4 % sur 2018. La consommation intérieure de produits laitiers devrait rester bien orientée – elle est attendue en hausse de 0,9 % – ce qui ne permettrait néanmoins pas au marché d’être équilibré. Les volumes supplémentaires seraient alors orientés vers l’export, envisagé en hausse de 4 % en 2018. Cependant, si la demande mondiale est attendue tonique grâce à un retour de la croissance et des prix du pétrole mieux orientés, la compétitivité de l’Union européenne pose question. Certains pays, comme la Biélorussie, sont agressifs et l’UE n’est pas avantagée par les taux de change. Dans ce contexte, la Commission donne le ton : « l’offre s’annonce déconnectée de la demande et la réduction de la production laitière européenne est nécessaire ».
Vers une nouvelle flambée du beurre ?
Les stocks européens de beurre n’ont jamais été aussi bas qu’en ce moment, selon Bruxelles qui estime que « le marché affiche un déficit d’offre, comme l’illustrent les achats des ménages et les prix de détail », et ce, malgré des fabrications pour le moment toniques. En janvier, celles-ci dépassaient leur niveau de 2017 de 4,2 %. Au second semestre, lorsque la collecte va entamer sa baisse saisonnière, rien n’exclut que les prix ne flambent de nouveau. Tout dépendra de la stratégie des industriels qui peuvent être tentés de privilégier les fabrications de fromages, dont la demande est forte, plutôt que celles du couple beurre et poudre.