Transport des animaux vivants dans l’UE : la Cour des comptes européenne met les pieds dans le plat
Dans un document d’analyse sur le transport des animaux vivants dans l’Union européenne, publié ce 17 avril, la Cour des comptes européenne explique clairement que ce secteur est motivé par des facteurs économiques, parfois préjudiciables au bien-être animal. Elle y suggère des actions pour éviter le transport des animaux vivants en vue de la révision de la réglementation européenne.
Dans un document d’analyse sur le transport des animaux vivants dans l’Union européenne, publié ce 17 avril, la Cour des comptes européenne explique clairement que ce secteur est motivé par des facteurs économiques, parfois préjudiciables au bien-être animal. Elle y suggère des actions pour éviter le transport des animaux vivants en vue de la révision de la réglementation européenne.
« Chaque année, des milliards de bovins, porcins, ovins, caprins, volailles et chevaux sont déplacés dans l’Union européenne ou au-delà à des fins de reproduction, d’engraissement ou d’abattage. Agriculteurs et producteurs de viande cherchent en fait à exploiter les différences de coûts entre les régions pour gagner en rentabilité. Or plus d’un trajet sur trois excède huit heures et les normes en matière de bien-être animal ne sont pas toujours respectées », ainsi la Cour des comptes européenne introduit son document d’analyse sur le transport des animaux vivants dans l’UE publié ce 17 avril au soir.
Des trajets plus longs afin d’éviter les pays plus stricts
« Transporter des animaux vivants sur de longues distances peut avoir des effets néfastes sur leur bien-être », ajoute Eva Lindström, la membre de la Cour responsable du document d’analyse. « Les États membres n’appliquent pas de la même manière la législation européenne sur le transport d’animaux, et les transporteurs peuvent chercher à profiter des failles dues aux différents systèmes de sanctions nationaux. »
Le document évoque le risque que des trajets soient rallongés afin d’éviter les pays qui appliquent plus strictement la réglementation européenne et imposent des sanctions plus sévères. « Enfreindre les règles peut également s’avérer profitable pour les producteurs, par exemple lors du transport d’animaux inaptes, car les amendes infligées ne sont pas véritablement dissuasives », peut-on y lire.
Rapprocher le lieu d'abattage du site de production
La Cour des comptes évoque des actions pour limiter « les effets néfastes du transport sur le bien-être animal en limitant le nombre et la durée des trajets, ainsi qu’en améliorant les conditions dans lesquelles ces derniers se déroulent », ou même d’éviter le transport d’animaux vivants.
- rapprocher le lieu d’abattage du site de production, avec notamment des abattoirs mobiles
- instaurer un système d’étiquette relatif au bien-être animal au niveau des Vingt-Sept
- mettre en place des mesures pour inciter les producteurs et les consommateurs à adopter un comportement durable.
- attribuer une valeur monétaire à la souffrance animale pendant le transport et l’intégrer dans le coût de celui-ci et le prix de la viande
- créer un système informatique pour suivre tous les trajets des animaux vivants afin de centraliser les données.
- utiliser des caméras et des capteurs afin de mesurer et de surveiller le bien-être animal pendant le transport.
La Cour des comptes précise qu’il ne s’agit pas d’un rapport d'audit, mais d’une analyse principalement basée sur des informations accessibles au public ou sur des éléments spécifiquement collectés à cette fin. Ce document a vocation à éclairer le débat en vue de la révision de la réglementation européenne en matière de bien-être animal.
Lire le document d'analyse ici ⇩