Sarkozy veut écraser les prix, pas les grandes surfaces
Nicolas Sarkozy veut que les Français retrouvent du pouvoir d’achat. Pour ce faire, il a demandé hier aux industriels et distributeurs de faire baisser les prix à la consommation de 3 % d’ici septembre 2004 (par rapport à janvier 2004) et de 5 % d’ici 2005. Cette mesure phare s’insère dans une liste de sept propositions. Après leur présentation au cours d’une table ronde, Nicolas Sarkozy a, hier, donné quinze jours aux professionnels pour finaliser un accord sur cette base, annonçant d’ores et déjà un nouveau rendez-vous le 17 juin. « Ma préférence va pour le moment à une solution concertée plutôt qu’à une nouvelle modification des règles législatives applicables aux relations commerciales » a déclaré le ministre d’Etat, précisant toutefois clairement que si les acteurs n’arrivaient pas à une « solution concertée, crédible et efficace, fondée sur des objectifs précis et quantifiables », il engagerait rapidement des travaux législatifs. Il a ainsi indiqué se réserver la possibilité d’inscrire une ou deux mesures sur ce point, le 24 juin, dans le cadre de l’examen du projet de loi de relance de la consommation. Si d’ici là, les professionnels n’arrivaient pas à se mettre d’accord, les propositions de Nicolas Sarkozy deviendraient la règle.
Accords de gamme supprimés
Premièrement, Bercy demande le maintien de l’interdiction de revente à perte, de l’interdiction d’alignement et du seuil de 300 m2 à compter duquel l’ouverture d’une surface commerciale nouvelle doit faire l’objet d’une autorisation. Deuxièmement, le ministère souhaite la baisse des prix des produits de grande consommation dans les GMS. A cette fin, il propose une réintégration d’une partie des marges arrière sur les factures et leur réduction progressive sur une durée pluriannuelle. Troisième point : la mise en place par l’Etat d’un dispositif de suivi de l’accord, tant en matière de prix qu’en matière de marges arrière et de tarifs des industriels, dont les résultats seront communiqués au public. Nicolas Sarkozy propose ensuite la suppression des accords de gamme préjudiciables aux PME. Sans émettre de solutions concrètes, il demande aux acteurs de parvenir à brève échéance à un accord permettant de mieux refléter, dans les prix consommateurs, la réalité des prix versés aux agriculteurs, de développer les filières de qualité et de réagir plus rapidement aux situations de crise. La sixième proposition, et non des moindres, évoque la suppression des autorisations d’extension des GMS sous réserve de consacrer les nouveaux linéaires aux produits régionaux et des PME. Enfin pour limiter le mécontentement du petit commerce face à cette dernière proposition, Bercy parle de développer les moyens d’accès du commerce rural et de proximité à des conditions d’approvisionnement équivalentes à la grande distribution et prévoit d’accorder 31 M Eur de plus aux crédits de la FISAC pour cette année.