Volaille
Replacer l’origine France dans nos assiettes
La consommation de viande de volaille ne cesse de croître en France surtout en RHD. Ce segment étant cependant fortement alimenté par les importations.
La viande de volaille conforte sa place de numéro 1 en tant que première viande consommée dans le monde. D’après l’OCDE, sa consommation devrait continuer de croître de 1,5 % par an jusqu’en 2027. En France, c’est la deuxième viande, derrière le porc, la plus plébiscitée. Au total en 2019, 1,86 million de tonnes ont été consommées, soit 27,8 kg par habitant (+3,8 % vs 2018), avec une fréquence d’environ deux fois par semaine, selon les estimations de l’Itavi. L’Hexagone se hisse à la troisième place des grands pays consommateurs de volaille dans l’Union européenne, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Une croissance de consommation en RHD
La consommation française de volaille a progressé de 15 % en cinq ans, tous circuits confondus (RHD, GMS et circuits spécialisés). Puisque les achats pour une consommation à domicile se tassent (-0,5 % sur 12 mois à fin novembre 2019, selon Kantar), l’essentielle de la croissance se retrouve donc en restauration hors domicile. De prochaines études, en collaboration avec FranceAgriMer et l’Itavi, permettraient de mieux déterminer l’évolution de la consommation et la part des importations dans ce circuit.
La restauration hors domicile, où la consommation a nettement progressé, est fortement alimentée en produits importés notamment en filet de poulet. « C’est le segment sur lequel nous devons nous pencher, l’avenir de notre filière repose dessus, mais nous ne connaissons pas assez ce circuit », soutient Jean-Michel Schaeffer, président de l'interprofession Anvol.
Des importations en hausse
Plus de 7 volailles vendues sur 10 sont des poulets. Or, 45 % de la consommation de poulet provient des importations. En 2019, les importations françaises de poulet (587 000 tonnes équivalent carcasse) étaient en hausse de 2,7 % par rapport à 2018, portées par la progression des volumes polonais (+7,8 %) et Belges (+2,6 %). Mais les pays tiers gagnent du terrain au niveau européen : en cumul 11 mois 2019, les poulets en provenance du Brésil, de la Thaïlande et de l’Ukraine ont progressé de 4,4 %, 2,4 % et 7,2 % respectivement. Du fait des accords de libre-échange, c’est aujourd’hui plus de 25 % du filet de volaille consommé en Europe qui proviennent des pays hors UE et qui alimentent la RHD ou les plats préparés et produits élaborés. « Trop c’est trop, quand on sait que les normes de production de ces pays ne correspondent pas à la nôtre. Il faut introduire d’autres considérations comme le bien-être animal, le contrôle sanitaire et l’alimentation saine », s’insurge Paul Lopez du groupe LDC et président de la Fédération des industries avicoles (FIA).
La filière volaille française doit lutter contre les importations en répondant aux attentes sociétales des Français. Ceci implique de proposer une offre adaptée avec des volailles issues d’une production exemplaire en matière de qualité sanitaire, de bien-être animal et de maillage du territoire. D’où l’importance cruciale d’étiqueter les viandes, et ce, quels que soient les circuits de consommation (notamment en RHD) ou le type de produit (élaborés) à l’échelle européenne. Des démarches qui permettront de remettre plus de volailles françaises dans nos assiettes !