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Réduire les coûts de transport : un effort de tous



La baisse du prix des carburants ne doit pas dispenser de mieux gérer ses coûts de transport d'autant plus que la pression environnementale s'accroît. À l'occasion du Salon international du transport (SITL) Les Marchés ont enquêté sur les différentes solutions qui s'offrent aux industriels : mutualisation, gestion des emballages, transport collaboratif, négocations avec les GMS autour du prix de départ.

Les industries agroalimentaires, distributeurs, grossistes, transporteurs et prestataires de logistique, concepteurs d'emballage ont tous intérêt à réduire les coûts de transport. Tour de pistes des solutions possibles.

Diminuer les coûts de transport est un objectif en soi, et d'autant plus quand il peut servir une politique environnementale. C'est aussi un objectif auquel peuvent contribuer au moins quatre centres de décision de l'entreprise : les achats de matière première, la conception des emballages, les transports logistique et la vente. « Le transport est un poste très important du compte d'exploitation ; il fait au moins la moitié du poste logistique », souligne Éric Mamy, conseiller en logistique et éditeur de plusieurs sites Internet instructifs, dont « A22 Expert en logistique ».

Pilotes de mutualisation

L'appel d'offres est le recours le plus courant pour obtenir un bon prix. Éric Mamy a constaté que le choix entre un prix au poids, à la palette ou au mètre linéaire de plancher n'était pas toujours le plus judicieux. Quelques industriels ont l'avantage de vendre leurs produits en prix de départ. Dans le monde des glaces et des surgelés, McCain, Ysco et quelques autres sont dans ce cas. Les clients viennent enlever la marchandise chez eux : « les distributeurs de la RHF le font de plus en plus, parce qu'ils ont mis en place des tournées », constate un industriel des surgelés. Selon Éric Mamy, beaucoup d'industriels de la boisson l'ont adopté. « Il y a un mouvement de balancier du prix de départ », illustre-t-il.

Pour ce qui est de livrer les plateformes des enseignes de distribution, la mutualisation se développe, mais davantage entre grands groupes. Les PME et ETI peuvent y parvenir, comme en témoigne le GIE Chargeurs Pointe de Bretagne qui a développé la livraison des produits secs à l'échelon national.

Les distributeurs préfèrent appliquer des pénalités que de rationnaliser les livraisons

” D'autres projets sont initiés, comme le pilote de l'Ariatt de Franche-Comté qui a débuté l'an dernier avec quatre fromageries (Milleret, Pâturages Comtois, Bio Deal, Fromagerie de l'Ain) et deux salaisonneries (Bolard et Jean-Louis Amiotte-Morteau Saucisse). Le conseiller Thierry Lattanzio, du cabinet PI Consultants, par ailleurs animateur du club Mutualisation en région Paca (où sont Haribo et Campbell), voit une contrainte dans le fait que ce sont des produits frais et différents (les fromages et charcuteries n'étant pas livrés à la même heure). Il subodore toutefois qu'il y aura un intérêt à massifier le transport à partir d'un entrepôt bien situé : les produits seraient ramassés, regroupés et immédiatement réexpédiés. Quatre transporteurs ont été sélectionnés parmi les douze actuels. Leurs grilles tarifaires sont étudiées sur quatre mois bien répartis dans l'année (février, avril, juillet, décembre). Si l'économie attendue est plus proche de 30 % que de 3 %, cela en vaudra la peine, pense-t-il. La mise à plat de>> ce travail sera restituée le 19 mai. « Une autre réflexion portera sur la forme juridique à donner au groupement », complète Thierry Lattanzio.

De la négociation au stockage

Trop rarement encore, les vendeurs abordent la logistique dans leurs négociations avec les enseignes. « Les distributeurs préfèrent appliquer des pénalités que de rationnaliser les livraisons », déplore un industriel du surgelé. « Dans les produits frais il y a une vraie difficulté qui est de répondre aux commandes 6 jours sur 7, regrette le consultant Jean-Paul Meyronneinc (ex-délégué général de l'UNTF). Il faut que les distri-buteurs créent plus de souplesse pour que leurs fournisseurs amé-liorent leur coefficient de remplissage ». Il pointe une autre difficulté relevant des GMS : leurs entrepôts limitent la hauteur des palettes à 1,80 m (limite extrême 1,95 m). Or, la hauteur permise dans un camion est de 2,20 ou 2,40 m. « On installe des étages, on fait des demi-palettes ; c'est compliqué et cela demande plus de manutention », remarque-t-il.

Jouer sur l'emballage

Les emballages sont un autre facteur de réduction des coûts de transport. Ysco a déjà réduit les formats de ses boîtes de glaces sous MDD. Daregal mise sur le remplissage des cartons. Au dernier CFIA, une outre flexible avec un bouchon vissé, le « Leygapack », a été primée. Livrée plate avant d'être remplie, sa forme cubique après remplissage facilite la palettisation.

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