Reconquérir la restauration
Le 1er avril entre en vigueur le règlement UE sur l'origine des viandes. « Une avancée très importante pour identifier les importations dans la grande distribution », selon Roland Tonarelli, président de l'Association de promotion de la volaille française (APVF) qui se félicite de voir le logo largement utilisé. « Mais il reste une grosse ombre au tableau : le poids de l'importation dans la restauration et la transformation ». Pour le poulet, des chiffres de 2012 indiquent que les importations atteignent 87 % des approvisionnements de la restauration et 68 % pour la transformation. Pour ce secteur, seule l'indication de l'origine sur les plats élaborés pourra changer la donne, un combat de longue haleine qui se mène à Bruxelles.
S'adapter aux besoins de la RHFL'APVF met à disposition des restaurateurs « militants » des kits pour mettre en valeur l'origine française des volailles. Elle cherche aussi à sensibiliser les maires. La reconquête de ce secteur, négligé lorsque les restitutions assuraient des débouchés à l'export à la filière, passe par une évolution des outils. La RHF a des contraintes spécifiques en termes de calibrage et de produits, l'APVF va lancer une étude pour mieux connaître ses besoins. La Pologne est un concurrent de taille sur ce créneau, compétitif et innovant. Mais les grands groupes français se veulent davantage présents, et affichent déjà des résultats positifs. À long terme, la filière française cherche aussi à installer des habitudes de consommation pour limiter les risques liés au futur traité transatlantique.