Porc : « les cartes en passe d’être rebattues dans le paysage français »
Les Marchés Hebdo : Que vous inspire l’annonce de la naissance d’Éleveurs de Porcs en France ?
Michel Rieu : Aveltis et Prestor sont deux groupements sans lien avec l’amont ou l’aval de la filière et, de ce point de vue, la création d’un GIE de commercialisation entre eux a du sens. À la fois pour réduire les coûts logistiques et peser face aux abatteurs. Pour ces coopératives attachées au Marché du porc breton, c’est une manière de maintenir le rapport de forces dans la filière. Éleveurs de porcs en France présentera la moitié des cochons vendus chaque semaine au MPB et représentera un acteur qui compte.
LMH : Quelles peuvent être les conséquences pour la filière de la naissance de ce GIE ?
M. R. : Actuellement, les cartes sont en passe d’être rebattues dans le paysage français depuis l’annonce de la candidature à la reprise des actifs de charcuterie de Turenne Lafayette par Cooperl Arc Atlantique. Le groupe costarmoricain peut devenir fabricant de 70 à 80 % des jambons MDD de France. Une position dominante qui pourrait inciter des distributeurs à se tourner vers d’autres faiseurs, voire importer des jambons, d’Allemagne ou de Pologne. Il faut noter, en outre, que l’interdépendance de plus en plus forte entre le GIE et les entreprises d’abattage liées à la distribution (Kermené et JPA-Gatine Viandes) pourra, demain, se traduire par de la contractualisation.