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Porc : le groupement Initia revendique son indépendance

Indépendant de l’aval de la filière, le groupement breton n’échappe pas à la crise du porc. Il envisage de renouveler ses ventes à l’étranger « hors cadran ».

Le GIE Initia, formé il y a un an par trois groupements de producteurs de porcs du Finistère, Léon-Tréguier, Profimad et Poraven dans le but de mieux défendre le revenu des producteurs par regroupement de l’offre, se donne désormais pour objectif « de défendre leur prix de revient», ont expliqué mardi Jean-Lou Le Gall et Daniel Bellec, respectivement président et directeur.

Initia, avec 700 éleveurs et 2,5 millions de cochons commercialisés l’an passé, se pose véritablement comme un puissant intervenant de la filière. Mais à la différence des groupements de sa taille, il n’a aucun lien avec l’abattage, majoritairement coopératif en Bretagne. Bien au contraire : il a érigé en principe son indépendance, et se présente comme le dernier groupement de producteurs de porcs « libres».

Pour mieux contester, par exemple, le prélèvement de 0,8 e par porc effectué par les abattoirs depuis février sur les paiements aux groupements pour financer la taxe sur l’équarrissage, alors que les producteurs avaient accepté le principe d’un prélèvement de 16 centimes par tête dans le cadre d’un accord INAPORC qui n’a finalement pas abouti. « Les groupements avaient décidé de contester ce prélèvement depuis la mi-février, nous avons été les premiers à gagner en référé», a juste commenté M. Le Gall.

Quand, de surcroît, on pèse 17 % de la production porcine bretonne et près de 60 % des cochons présentés au marché du porc breton en 2003, on a les capacités « d’animer le marché ». « En mai de l’année dernière par exemple, nous avons préféré vendre à l’étranger près de 10 000 porcs charcutiers et coches plutôt que les présenter au MPB où les abatteurs ne jouaient pas le jeu de la hausse » a poursuivi Le Gall. Si 2 % de cochons en moins n’ont pas forcément provoqué une hausse immédiate des cours, Initia reste persuadé que l’opération contribue à l’apurement du marché, au moins provisoirement et se réserve le droit de recommencer cette année, malgré les risques financiers.

Mutualiser les services rendus aux adhérents

La stratégie nouvelle d’Initia consiste donc à mutualiser certains services proposés aux adhérents. Comme le conseil indépendant dans le domaine nutritionnel, secteur dans lequel Initia veut inciter les producteurs à fabriquer de plus en plus leur alimentation à la ferme. « Aujourd’hui 20 % des producteurs qui élèvent 40 % des porcs d’Initia le font parce qu’il y a un gain économique réel », a souligné Jean-Lou Le Gall.

Autre service : l’achat de matériaux et de matériels d’élevage s’effectuera désormais au travers d’Initia. Le président concède que l’évolution des structures d’Initia la fait de plus en plus ressembler aux autres groupements de producteurs. Mais Initia a une puissance de feu que n’ont pas forcément les autres. Aussi le GIE appelle-t-il aujourd’hui d’autres structures, si possible pas ou peu actionnaires d’une entreprise d’abattage, ou des producteurs qui partagent ses « valeurs», à le rejoindre.

Une manière de se préparer aux turbulences qui ne manqueront pas d’ébranler la production bretonne qui n’a plus l’avantage du meilleur coût de production en Europe, selon M. Le Gall.

Il rappelle qu’en un peu plus de 2 ans, l’écart entre le prix payé du kg au producteur et le prix de revient n’a cessé de se creuser en Bretagne : -10 centimes d’e en 2002, -13 cts en 2003 et -20 cts sur les 4 premiers mois de 2004. Le signe que la crise n’est pas que conjoncturelle, mais aussi structurelle en ce qui concerne la Bretagne.

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