Pêche : la Cornouaille reprend des couleurs
Les halles à marée d’Audierne, Douarnenez, Saint-Guénolé Penmarc’h, Guilvinec, Loctudy, Concarneau ont enregistré l’an passé la transaction de 56 000 t de poissons et crustacés (+ 7,83 %) pour une valeur totale de 148 millions d’euros (+ 14 %). Un volume auquel il faut ajouter les 13 300 t achetées à Douarnenez par l’industriel Makfroid hors criée à des bolincheurs.
Parmi les espèces les plus représentatives de la Cornouaille, citons la lotte (6 116 t), première espèce en valeur (32,67 millions d’euros), la langoustine du golfe de Gascogne (seconde en valeur avec 16,59 millions d’euros pour 1 663 t), l’églefin blanc, la raie fleurie, etc. Sans oublier la sardine, première espèce débarquée en Cornouaille, avec 8 573 t mais seulement 4,8 millions d’euros en valeur.
C’est la première fois depuis 2005 que la barre des 55 000 t de poisson présenté sous criée en un an est franchie. Trois plans de sortie de flotte (de 2008 à 2010) ont enlevé à la flottille cornouaillaise (425 unités) un peu de ses plus importants outils de production, les chalutiers du large. Il reste en Cornouaille une centaine de chalutiers hauturiers (18-24 m) qui fait l’essentiel des volumes et de la valeur : respectivement 51 et 59 % du poisson présenté sous criée en 2011.
Ce rebond de l’activité satisfait tout le monde. Les producteurs maintiennent leur équilibre économique malgré la cherté du carburant ; les mareyeurs continuent de venir nombreux sous les criées cornouaillaises pour avoir accès à une grande diversité d’espèces. Et le gestionnaire des ports peut continuer d’investir pour améliorer ses services.
Mécanisation des débarquements en vue
La CCI Quimper Cornouaille travaille sur plusieurs chantiers pour parfaire l’offre de services, attirer de nouveaux bateaux, abaisser les coûts d’utilisation. « Il faut que Cornouaille Ports de pêche soit organisé comme un outil agroalimentaire, avec une plus forte mécanisation au débarquement », explique Jean-François Garrec, président de la CCI Quimper Cornouaille.
Le gestionnaire envisage plusieurs programmes de modernisation des différentes criées dont il a la charge, autant en matériel industriel (machine à glace, pontons de pêche, etc.) qu’en informatique de gestion de la marée. À Douarnenez, l’informatisation des criées et leur interconnexion permet déjà un accès à distance aux ventes sous criées. En 2011, 30 % des achats ont été effectués par des mareyeurs, derrière leur écran informatique.
Cette proportion devrait augmenter encore, et c’est pour cela que la CCI s’engage dans l’agréage qualité. Deux agents de Normapêche Bretagne, association qui veille à l’amélioration des critères de qualité à la pêche, sillonnent les ports cornouaillais pour expliquer et former les personnels de criées. Enfin, la CCI cornouaillaise muscle son action en direction de bateaux extérieurs pour les inciter à débarquer dans les ports de son territoire.