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Océan Délices s’engouffre dans le « prêt à consommer »

Le rôti de saumon représente à lui seul 80 % du chiffre d'affaires annuel.
La PME boulonnaise mise sur la valeur ajoutée obtenue à partir des produits de la mer. Une tendance qui répond aux attentes actuelles du consommateur.

«Nous sommes nés avec Auchan », se souvient Alain Ducamp, à la tête d’une PME de 32 salariés. Océan Délices est implantée à Boulogne-sur-Mer depuis 2003 et s’est spécialisée dans les produits élaborés à base de poissons. Dans ses locaux, elle a pris le relais de « La Charlotte », fabricant de glaces et de pâtisseries surgelées dirigée par Fabrice Legagneur qui a déménagé sur la zone de Landacres, sur les hauteurs de Boulogne-sur-Mer. Aujourd’hui, elle se trouve déjà à l’étroit dans ses 1200m 2.

Son produit phare ? Le rôti de saumon, que l’on retrouve dans les gondoles de supermarchés et qui représente à lui seul 80 % du chiffre d’affaires annuel (4,3 M€ en 2006). « On travaille des morceaux de poissons issus du filetage ainsi que de la sciure de colins obtenue lors de la fabrication des produits panés, » confie le dirigeant. Ces blocs de colins surgelés sont en effet découpés à la scie. C’est cette sciure que valorise la PME boulonnaise, en utilisant ce coproduit pour fabriquer la farce de poissons aromatisée au Saint-Jacques, au crabe, ou à la mode provençale qu’elle conditionne en boudins. Une fois cuits, les boudins sont refroidis et stockés au froid. Entouré d’une bande de saumon obtenu sur place par tranchage et ficelé sur les lignes de production, le rôti de saumon est ainsi prêt à la vente. Ce produit de « food services » d’une DLC de 7 jours, que la ménagère achète 9,5 euros et peut cuire au micro-ondes en moins de huit minutes est un succès en GMS. « Pour ce produit, nous avons 87 % de réachat de la part du consommateur, » assure Alain Ducamp.

Une nouvelle usine

Chaque année, Océan Délices utilise 200 tonnes de saumon par an (ceux de la filière saumon de Norvège d’Auchan), 150 tonnes de coproduits (mix, liants, arômes, fromages, épices…) et 35 tonnes de Saint-Jacques provenant d’Amérique du Sud. Pour son approvisionnement en poissons, Alain Ducamp travaille essentiellement avec Philippe Guillemant, le patron d’Oceanord et spécialisé dans la fourniture du poisson aux entreprises. L’an passé, l’entreprise a produit 430 tonnes de choucroutes de la mer, de ballotins, de cassolettes ou de délices au saumon ou à l’emmental. « On sort environ une vingtaine de produits nouveaux chaque année ! », précise en outre Alain Ducamp. Mais tous ne rencontrent pas le succès escompté.

Au moment de la création d’Océan Délices, « la recherche-développement » du groupe Auchan a fortement incité Alain Ducamp à se développer sur ces nouveaux créneaux. En 2006, l’enseigne nordiste représentait 75 % du chiffre d’affaires d’Océan Délices ! Le patron de la PME est bien conscient qu’il doit réduire une telle dépendance vers un client qui peut fragiliser à terme sa pérennité et s’est fixé comme objectif de faire passer ce chiffre de 75 à 50 % dans les deux ans qui viennent.

Le transfert programmé des installations sur les quinze nouveaux hectares de Capécure destinés aux produits de la mer fait figure de réelle opportunité de développement pour Alain Ducamp. Il est l’un de ceux qui bénéficiera en effet de l’aménagement des terrains de l’ex-Comilog situés en front de mer pour investir dans ses nouvelles installations. Il devrait doubler sa surface de production (1 200 à 2 500 m 2) ainsi que le nombre des lignes de production (de deux à quatre), développer l’innovation-produits et s’attaquer au marché du hors-domicile, grâce à l’installation d’une nouvelle ligne de surgélation. Rendez-vous en 2009.

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