Noël : le foie gras attend son heure
Le salon Saveurs a ouvert ses portes hier jusqu’à lundi, porte de Champerret à Paris, va s’évertuer une nouvelle fois pendant ces quatre jours, à faire découvrir aux Parisiens les spécialités culinaires disséminées aux quatre coins du pays. Une tâche à laquelle vont s’employer 400 exposants, avec une bonne représentation du Sud-Ouest, grand pourvoyeur des tables de fin d'année avec le foie gras. Présente pour la première fois au salon, l'association de défense IGP canard à foie gras du Sud-Ouest, a lancé deux jours avant une campagne d'affichage dans le métro de la capitale.
Les 2 500 producteurs et transformateurs sous IGP sont confiants, avec la crédibilité que leur donne le label. « Notre ligne directrice, c'est le terroir et l'origine Sud-Ouest. Nous avons toujours construit nos dossiers autour de ces arguments. Pour obtenir notre IGP, nous nous sommes basés sur la CCP, qui a été un véritable succès », explique Marc Roose, directeur de l'association de défense IGP. « C'est un argument que l'on n'entend pas assez chez les utilisateurs de la CCP, car c'est un véritable tremplin pour accéder aux signes européens ». Cette typicité qui plaît tant aux consommateurs est d'ailleurs source de copie, voire de fraude. Dernièrement, un producteur qui étiquetait à tort « origine Périgord » des foies gras pas périgourdins du tout a été condamné en justice. « Nous sommes la première filière à avoir gagné un procès qui se basait sur la base du règlement IGP. Et nous collaborons étroitement avec l'INAO et la DGCCRF », se félicite M. Roose. En ce moment, plusieurs procédures sont étudiées par la justice. Mais avant d'en arriver là, les discussions avec les contrevenants suffisent parfois à résoudre le conflit. Certains d'entre eux, ignorants des strictes conditions du cahier des charges IGP, s'associent ensuite à la démarche. « Quant on fait une promesse sur l'origine d'un produit, on doit pouvoir la tenir», ajoute Marc Roose, bien conscient du pacte de confiance proposé aux acheteurs.
Reconnu patrimoine culturel et gastronomique
Point positif, la reconnaissance par l'Assemblée nationale du foie gras en tant que patrimoine culturel et gastronomique français devrait aider à le protéger des attaques sur le gavage (bien que l'Europe ait reconnu la valeur patrimoniale du foie gras il y a déjà 5 ans). Plus récemment, le spectre de la grippe aviaire s'est étendu, sans entamer l'enthousiasme de la filière. Produit cuit, le foie gras n'est pas vecteur de transmission dans le cas d'une hypothétique contamination. Cela n'a donc pas détourné les producteurs de leurs efforts, à l'orée de la période de Noël. Avec 70 % des ventes annuelles enregistrées du 15 novembre au 31 décembre, la fin d'année est un virage à ne pas rater.