Moins de magrets français

Les mesures sanitaires prises du fait de la présence de cas de grippe aviaire dans le Sud-Ouest entraînent aujourd'hui une chute des disponibilités françaises de découpes de canards gras, en particulier de magrets. Selon Agreste, les abattages de canards à gaver ont chuté de 15,7 % en avril par rapport à 2015. En cumul sur 4 mois, la chute atteint 12,1 %. Ainsi, malgré une consommation souvent atone au printemps, le marché est sous tension et les cours progressent. Sur le Min de Rungis, le prix du magret origine France a augmenté de 80 centimes d'euro, soit de 7 % entre la mi-avril et la mi-mai et se maintient désormais à 12 €/kg, un sommet en 5 ans.
Recours plus franc à l'importationPour couvrir les besoins de leurs clients, les grossistes proposent des magrets importés, avant tout de Hongrie et de Bulgarie, où la production de canards gras représente respectivement 10 % et près de 100 % de la production totale de canards, précise-t-on à FranceAgriMer. D'après Agreste, la France a importé 7 608 tonnes équi-valent carcasse (téc) de viandes et préparations de canards en cumul de janvier à avril, soit +14,3 % en un an, dont 2 770 téc de Bulgarie (+14,7 %) et 1 607 téc de Hongrie (+45,6 %).
Les produits d'import ne conviennent toutefois pas à tout le monde. Certains détaillants et une partie des restaurateurs sont réticents, jugeant que les magrets importés n'ont pas le même aspect, ni de « belles étiquettes ». De quoi les inciter à se tourner vers le filet de canard français. Un comportement qui peut maintenant s'accentuer, le canard à rôtir profitant souvent d'un petit regain d'intérêt l'été, grâce aux barbecues. L.-A. L.