Marges arrière : les industriels rencontrent Nicolas Sarkozy
Hier soir, Victor Scherrer président de l’association nationale des industries alimentaires (Ania) a rencontré Nicolas Sarkozy sur le dossier des marges arrière, en vue de la table ronde du 3 juin prochain. Préalablement, mardi, à l’occasion d’une conférence de presse, il avait tenu à faire le point sur les relations commerciales qui unissent actuellement industriels et GMS. L’association a d’abord fourni quelques chiffres. En 2003, la production industrielle des entreprises alimentaires s’est stabilisée (+0,2%) quand celle de l’ensemble de l’industrie en France a diminué de 1,1 %. Les prix à la production ont augmenté de 0,9 % tandis que les prix à la consommation des produits alimentaires ont cru de 2 %, hors produits frais, et de 2,7 % si l’on ajoute ces derniers. « Et qui fait la différence entre 0,9 % et 2 % ? Réponse : ce sont les marges arrière », a commenté Victor Scherrer. Selon le cabinet Solving international, le prix des produits de grande consommation (PGC) vendu en GMS se répartit actuellement de la manière suivante : 56 % de coûts de fabrication, 30 % de frais commerciaux, 7 % d’innovation, 3 % de logistique et 4 % de divers. « Nous dépensons donc 4 fois plus pour la coopération commerciale que pour l’innovation : il y a danger», alerte Victor Scherrer. Plus spécifiquement au niveau des adhérents de l’Ania, la part de coopération commerciale qui était de 0,22 euro sur 1 euro de PVC, en 1999, a atteint 0,33 euro sur 1,10 euro de PVC en 2002.
En 2003, les marges arrière progressent de 1%
Suite à la mise en place des accords Ania/FCD, l’année 2003 a été marquée par un « ralentissement de la hausse » des marges arrière, qui sont passées de 30 à 31 % du prix de vente (d’après l’Ania). « Et puis l’Etat s’en est mêlé », déplore Victor Scherrer qui estime que la circulaire Dutreil n’a fait que bloquer le dialogue établi entre la GMS et les industriels. Aujourd’hui le chantier s’ouvre à nouveau et l’Ania a décidé de faire réaliser une étude auprès de ses adhérents pour connaître leur position sur le sujet. Les résultats de cette enquête ont conduit à l’élaboration d’une plate-forme qui a été présentée hier à Nicolas Sarkozy. Tout d’abord les adhérents de l’Ania ont demandé un transfert « significatif et généralisé » des marges arrière vers le prix de vente. « Nous entendons par « signicatif », un transfert qui ne soit pas de 1 ou 2 % par exemple sur des secteurs comme la charcuterie où les marges arrière ont atteint des sommets, de l’ordre de 50 % », a précisé Victor Scherrer. Les industriels réclament aussi la mise sur facture de toutes les promotions y compris les nouveaux instruments promotionnels (cartes de fidélité, coupons, tickets) et surtout « le maintien de l’interdiction de revente à perte et l’interdiction d’alignement». En outre, l’Ania a recommandé auprès de Nicolas Sarkozy qu’un « dialogue soit ouvert visant à la suppression des accords de gamme».