Maïsadour : une année 2022 difficile mais pleine de promesses
Grâce aux hausses passées auprès de ses clients et aux aides de l’État, le groupe Maïsadour se dit satisfait de son exercice 2021-2022 malgré le contexte inflationniste difficile et souhaite aller plus loin pour 2022-2023.
Grâce aux hausses passées auprès de ses clients et aux aides de l’État, le groupe Maïsadour se dit satisfait de son exercice 2021-2022 malgré le contexte inflationniste difficile et souhaite aller plus loin pour 2022-2023.
A l’issu de l’exercice 2021-2022, le groupe coopératif Maïsadour dresse un bilan positif avec un retour à l’équilibre malgré le contexte inflationniste et l’influenza aviaire. La société clôture son année avec 1,415 milliard d’euros de chiffre d’affaires, soit une progression de +11 % par rapport à l’an passé. « L’inflation nous a coûtés 106 millions d’euros à périmètre constant », souligne Michel Prugue, président de Maïsadour, lors d’une visioconférence de presse le 6 décembre 2022. « Nous avons pu gommer une grande partie de ce surcoût grâce au travail de nos équipes qui ont pu faire passer des hausses auprès de nos clients, mais aussi grâce à l’amélioration des process qui a permis de réaliser des économies », ajoute-t-il.
La mise en place d’un plan nommé Boost en interne, présentant l’objectif de trouver 10 millions d’euros de gains ou d’économies au sein des activités de Maïsadour, a contribué au groupe de se montrer résilient face à l’inflation. En effet, « 11,5 millions d’euros ont été trouvés », se réjouit Michel Prugue, générant 60 % d’économies de coûts et 40 % de création de valeur.
« L’amélioration des process nous a permis de réaliser des économies », Michel Prugue, président de Maïsadour
En complément, les bonnes récoltes grâce à des conditions météorologiques favorables, les indemnisations de l’État face à l'influenza aviaire qui ont atteint 10 millions d’euros ainsi que les bons résultats de la filière aquacole ont participé au retour à l’équilibre de Maïsadour. « Le gouvernement nous a aidés pour la grippe aviaire mais il nous restait néanmoins 50 % des coûts que l’épidémie a entraînés à notre charge », souligne Michel Prugue.
Sur 2021-2022, le pôle agricole de Maïsadour affiche 742 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit une hausse de +31 % par rapport à l’exercice précédent. « Cette croissance est, certes, portée par l’inflation, mais surtout par l’augmentation des volumes collectés qui explique les deux tiers de cette augmentation de chiffre d’affaires », souligne Jean-Louis Zwick, directeur du pôle agricole. Au total, 598 000 tonnes de céréales ont été collectées sur l’exercice. Du côté des productions animales, le groupe coopératif a fait abattre 5,5 millions d’animaux en 2021-2022 (total de 19,2 millions en France). Ses capacités d’accouvage ont été fortement augmentées pour assurer un redémarrage plus précoce des élevages.
Fermiers du Sud-Ouest touché par la grippe aviaire
Fermiers du Sud-Ouest, pôle volailles détenu désormais à 100 % par Maïsadour, a clôturé l’exercice à 200 millions d’euros de chiffre d’affaires, en baisse de -10 % à cause de perte de volume. La moitié de ses salariés ont été mis en activité partielle au plus fort de la crise. Le groupe se félicite de n'avoir perdu aucun de ses clients malgré l'inflation, les hausses passées et le manque de disponibilité. « Nous avons été bien aidés par la qualité de nos volailles », estime Paul Le Bars, directeur de Fermiers du Sud-Ouest.
Le dernier exercice a par ailleurs été stratégique en termes d'investissement pour le pôle volailles. Quinze millions d’euros ont été investis sur le site de Condom (Gers) « pour améliorer les conditions de travail des salariés » et un million sur le site de Saramon (Gers) « pour redessiner les flux internes et gagner en efficacité », indique Paul Le Bars. Maïsadour veut dorénavant accélérer sur la restauration et la vente directe.
Le rapprochement avec Euralis clarifié fin décembre
Le pôle gastronomique MVVH de Maïsadour a restauré sa santé financière grâce aux hausses répercutées aux clients, avec la réalisation de 268 millions d’euros de chiffre d’affaires, et ce malgré une situation conjoncturelle très difficile. L’outil industriel a par ailleurs été modernisé et automatisé. « Il reste désormais à consolider ces résultats sur 2022-2023 pour reprendre le chemin de la croissance », assure Éric Humblot, directeur de MVVH. Le pôle travaille sur un projet de rapprochement avec Euralis Gastronomie depuis le deuxième semestre 2021. « Les discussions sont en cours du côté de l’autorité de la concurrence. Nous en saurons plus fin décembre », note Éric Humblot.
Michel Prugue a conclu cette visioconférence en annonçant ne pas renouveler sa candidature à la présidence du groupe coopératif. Son successeur sera connu et prendra le poste à partir du 9 décembre 2022.