LME : faut-il ouvrir la boîte de pandore ?
C’est dans un contexte particulièrement difficile que débutent les négociations commerciales entre fournisseurs et distributeurs. Devant près de 200 chefs d’entreprise réunis par l’Ania le 27 septembre, Guillaume Garot, ministre délégué à l’Agroalimentaire, annonçait son souhait de modifier la loi de modernisation de l’économie (LME), accusée d’affaiblir les PME. « N’ayons pas peur : oui, il faut modifier la LME, le cadre de discussion entre les distributeurs et les entreprises », a-t-il déclaré. Il compte ainsi réunir le 21 novembre tous les acteurs de la filière, afin notamment de voir comment « la régulation pourrait être approfondie ». Loin de vouloir une énième loi régissant leurs relations avec la grande distribution, les industriels souhaiteraient surtout que le volet de la LME sur les liens entre industrie et commerce soit appliqué. « La grande distribution, très concentrée sur le marché français, continue d’agir impunément et de faire pression sur les 10 000 entreprises agroalimentaires – et tout particulièrement sur les PME – pour tirer les prix vers le bas en entraînant l’ensemble de la filière dans une spirale négative de destruction de valeur », écrit Jean-René Buisson, président de l’Ania, dans la dernière lettre d’information de l’association. À l’heure où Benoît Hamon, ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire et à la Consommation, prépare la future loi « consommation » pour 2013, quelles marges de manœuvre aura Guillaume Garot ? Affaire à suivre.