L’huile de palme bio, un marché entravé
L’huile de palme bio est très intéressante pour les industries agroalimentaires, mais le consommateur en a une mauvaise image.
Depuis quelques années, les consommateurs européens ont été sensibilisés par l’action des ONG aux conséquences négatives pour la biodiversité de la production d’huile de palme. Pour autant, les importations européennes d’huile de palme bio sont restées stables ces cinq dernières années, autour de 20 000 tonnes par an, selon Eurostat. Car, pour Thomas Bernet et Paul van den Berge, deux chercheurs suisses qui publient une étude dans le rapport de l’Ifoam, les stratégies d’approvisionnement plus durables des industriels sont minées par la mauvaise image de l’huile de palme. Beaucoup d’utilisateurs de l’agroalimentaire ont préféré développer, quand c’était techniquement et économiquement possible, une gamme « sans huile de palme ».
La stéarine de palme bio reste tout de même recherchée, car inodorante, elle peut être utilisée dans les margarines, produits laitiers et autres préparations. Les principaux exportateurs d’huile de palme bio vers l’UE sont des pays qui bénéficient de droits de douane préférentiels pour les pays les moins avancés, comme la Colombie (8 300 t en 2021), l’Équateur (5 900 t) et Sao Tomé-et-Principe (2 600 t). Si les chercheurs s’attendent à une hausse de la production mondiale d’huile de palme bio, ils restent prudents sur son potentiel en Europe, jugeant les consommateurs durablement réticents.
à Retenir
Colombie, Équateur (5 900 t), Sao Tomé-et-Principe, Côte d’Ivoire et Sierra Leone, ces
5 pays
fournissent 96 % de l’huile de palme bio importée par l’UE