Les nouvelles ambitions de Cochon de Bretagne
Après avoir conquis l’opinion publique, la marque Cochon de Bretagne veut séduire le consommateur. Ses dirigeants ont dévoilé, jeudi à Rennes (Ille-et-Vilaine), un plan stratégique à trois ans qui vise à renforcer leur diffusion dans les magasins (de 100 en 2006 à 450 en 2008) et s’imposer comme un ingrédient naturel chez les salaisonniers.
Ils emploient une formule pertinente - « Intel inside », en référence au fabricant de microprocesseurs- qui a réussi à s’imposer chez les constructeurs ou assembleurs de PC par ses facteurs de différenciation. La marque collective des producteurs de porcs bretons, née en 2000 a réalisé un bon bout de chemin.
Avec 816 éleveurs de 12 groupements, cette filière pèse près de 20 % de la production régionale : 43 000 porcs par semaine dont 32 000 valorisés sur le marché comme tel, et 15 000 vendus sous certification de conformité produits. Le « Cochon de Bretagne, bien né, bien élevé » a rassuré le consommateur et redonné du baume au cœur des éleveurs.
Avec des partenaires industriels de taille (Bigard, Kermené et Charal aujourd’hui) et distributeurs, la marque s’est disséminée principalement au rayon viande fraîche, puis progressivement vers d’autres segments : le sec depuis 2005, et le surgelé, un test non encore couronné de succès.
Les portes ouvertes organisées par les éleveurs, la présence de la marque lors de diverses manifestations, la publicité ont donné du crédit à la marque. Selon le directeur Laurent Auberger, une enquête de notoriété réalisée en octobre 2005 a montré que les consommateurs évoquent Cochon de Bretagne à 26 % derrière Jean Floch, Valtéro et Cooperl. « La marque est perçue comme un label parce que Cochon de Bretagne a des objectifs en termes d’environnement et de bien-être animal», poursuit M. Auberger.
Cochon de Bretagne veut capitaliser sur cette notoriété grandissante en ajoutant à la diffusion de sa marque (70 magasins du Grand Ouest actuellement) 100 points en 2006, pour arriver à 450 en 2008. Les moyens pour y parvenir vont de rencontres éleveurs-consommateurs qui vont se multiplier, au travail de fond d’un chef de produits que la SAS va recruter.
In fine, la marque des éleveurs va développer les contacts auprès des industriels salaisonniers qui représentent autour de 70 % du débouché de la viande de porc. Là, ont dit les dirigeants de Cochon de Bretagne jeudi dernier, un important travail doit être fait. « Nous portons des valeurs de terroir, de sérieux et sommes plutôt haut de gamme dans notre approche», a plaidé le président de Cochon de Bretagne, Daniel Picart.