Les criées dans le collimateur de la DSV
Une enquête nationale réalisée entre le 17 novembre 2002 et le 23 mai 2003 par la Direction générale de l’alimentation (DGAL) a révélé de nombreuses irrégularités sur les conditions de débarquement, de première mise en vente et d’inspection sanitaire des produits de la pêche. La DGAL en dresse le bilan dans une note de service datée du 26 avril 2004.
Sur les 47 halles à marées inspectées, l’enquête a classé 8 d’entre elles en niveau 3 (sur une échelle de 1 à 4, du meilleur au moins bon) quant à leur conformité en matière de structures, de fonctionnement et de salubrité des produits qui y circulent. Parmi les points les plus graves, l’inspection note que « 13 halles à marée n’effectuent aucun contrôle de l’eau et de la glace, ni de contrôle du respect de la chaîne du froid, 14 n’ont pas de plan de nettoyage-désinfection et 13 n’ont pas de plan de lutte contre les nuisibles ». La DGAL déplore également l’utilisation directe d’eau du port au débarquement des poissons.
En outre, certaines halles pratiquent des activités complémentaires telles que la cuisson de crustacés et l’expédition de coquillages vivants sans avoir requis l’agrément. Quant aux sites de débarquement, les enquêteurs ont constaté des irrégularités dans la chaîne du froid. Le rapport pointe notamment du doigt des débarquements de lots de thons dans des ports de plaisance en Méditerranée « où ils peuvent rester sur les quais plusieurs heures sans glaçage jusqu’à leur enlèvement par camion ». Par ailleurs, sur les 32 sites visités effectuant de la vente directe, 2 sites ont obtenu un classement global de 4, et 14 ont obtenu un classement 3, essentiellement pour des raisons d’aménagement et d’entretien.
Des investissements lourds nécessaires
Enfin, des dysfonctionnements dans la maîtrise de la chaîne du froid ont également été constatés dans 3 des 11 marchés de gros de produits de la pêches visités. Face à ces résultats plutôt médiocres, la DGAL propose un certain nombre d’actions à mettre en pratique par les DDSV. Les sites classés 3 et 4 sont les premiers visés et devraient dès maintenant se voir obligés d’apporter un certain nombre d’améliorations. Sur certains points relevés, la DGAL évoque même « la nécessité d’investissements lourds». Concernant les marchés de gros, « une attention particulière sera portée aux éléments relatifs à la maîtrise de la chaîne du froid». D’ici fin juin 2004, les éléments de l’enquête et ses conclusions seront présentés à l’Association des directeurs de criées, au Comité national des pêches maritimes et des élevages marins et à l’Ofimer.