Les cours ont du mal à résister

Au cours de ces deux dernières semaines, le marché du soja a dû faire face à des facteurs adverses d'orientation de la tendance se traduisant par une volatilité des cours. Les fluctuations du pétrole ont influencé ce marché des oléagineux tantôt à la hausse (modérée) tantôt à la baisse, mais à côté de ce facteur fluctuant, d'autres, plus fondamentaux, interviennent. Les prévisions d'une récolte de soja en hausse (et déjà très avancée) au Brésil, estimée par certains experts à 101,6 millions de tonnes (Mt) contre 99,2 Mt en janvier, pèsent sur les cours du soja. Le CIC prévoit pour la récolte 2016, qu'elle égalerait le record de 2015, soit 321 Mt, mais le cumul des stocks est tel que malgré une hausse des utilisations estimée à 11 Mt, les stocks de clôture 2016-2017 devraient croître (doubler aux États-Unis). Pour l'actuelle campagne, le CIC a confirmé ses estimations de stock du mois dernier, à 44 Mt. Par ailleurs, l'USDA a légèrement revu à la baisse ses estimations d'ensemencement à 33,38 millions d'hectares en 2016, ce qui reste élevé, d'autant plus que quelques observateurs considèrent ce chiffre comme modeste. Tous ces éléments expliquent que lorsque le pétrole baisse, le soja suit, mais lorsqu'il remonte, le rebond du soja s'avère plus timide.
Le colza subit les fluctuations du soja et se trouve aussi confronté à la concurrence des canolas canadien et australien, tiré à la baisse par la perspective du rétrécissement des importations chinoises. Et cherchent à déboucher sur l'Europe. En ce début de semaine 8, les cours sur le marché français se stabilisent, avec l'appui d'un raffermissement de l'huile de palme.
Sorties massives de pois vers l'IndeSelon les statistiques relevées par l'Unip, les exportations de pois jaunes, en alimentation humaine, ont atteint, de juillet à décembre 2015 (une demi-campagne) 159 470 t ; c'est 100 000 t de plus que pendant la première partie de la précédente campagne. 106 975 t sont parties à destination des pays tiers dont 104 245 t pour l'Inde, dont un chargement massif de 40 000 t dans la seconde semaine de février. Les acheteurs restent présents en ancienne et nouvelle récolte, l'ancienne cotant 246-248 euros rendu Rouen, après avoir plafonné à 265 euros, début février. En nouvelle récolte, les cours se situent à 257-258 euros, rendu Rouen pour des livraisons août-septembre. Les cours élevés du pois jaune ont soutenu ceux des pois fourragers qui cotent 200-205 euros vendeur. À ce prix, les fabricants d'aliments du bétail préfèrent le blé fourrager à quelque 80 euros moins cher.