Les Côtes du Rhône cherchent des solutions d’avenir
Si le mot crise a été prononcé au cours du Ve colloque économique Vinagora, organisé par Inter Rhône début février, c’est que la maison Côtes du Rhône, étage AOC, vacille depuis l’an dernier sous les coups d’une situation économique morose et de la concurrence mondiale. Cela s’est traduit par un recul de 9 % des exportations en volume et 8 % en valeur sur les 6 derniers mois de 2003. Parité euro/dollar, boycott américain, crise économique en Europe du Nord, baisse de la consommation, politique dissuasive et cadre réglementaire serré sont autant de raisons pour expliquer la fin de l’embellie qui a marqué les 5 dernières années (+30% de croissance en valeur à l’export). Les 500 vignerons réunis lors du colloque n’ont pas fait l’économie d’une analyse lucide « des choses qui ne vont pas bien pour tenter d’y remédier» a souligné Michel Bernard président d’Inter Rhône.
Trop de contraintes pour le marché mondial
Le ton a été donné par Claude Rivier, président de la commission économique du syndicat des Cotes du Rhône : « Nous avons pris un retard important en terme d’adaptation du marché. La France attend d’être dans le mur pour réagir. Il faut maintenant riposter au niveau des entreprises et créer des synergies nouvelles car nous manquons de projets d’entreprises rationnels ayant véritablement de l’envergure autant sur le plan des volumes que de l’innovation ou de la stratégie commerciale ».
Jean Louis Piton, président du Cevise n’a pas manqué d’enfoncer le clou. « Si l’industrie viticole ne fait rien, nous parlerons entre nous de ce qui disparaît. Depuis 40 ans, on s’est organisés autour du pilier produit en oubliant la performance et la réactivité. Aujourd’hui, la qualité est obligatoire mais pas suffisante. Nous nous sommes fixés des contraintes pour travailler sur les AOC qui aujourd’hui sortent du marché ».
A 50hl/ha, le prix de revient est trop élevé pour des AOC qui dans leur majorité sont vendues à 3euros le col. Il serait utopique de penser que nous pourrons passer tous les volumes au-dessus de cette barre. Les AOC étaient peut-être une erreur de casting. Face à ces interrogations qui concernent le fonctionnement, la structure, l’organisation et le fonds de commerce, les AOC, des entreprises des Côtes du Rhône, Michel Bernard a annoncé le démarrage d’un travail d’analyse et d’information pour répondre aux questions des vignerons.