L'élevage allaitant français en plein désarroi
Redonner de la compétitivité au maillon abattage et découpe, enrayer la décapitalisation du cheptel, développer l'export, faire évoluer les réglementations ou encore communiquer positif. Telles étaient les priorités de la feuille de route pour la filière bovine, fixée le 20 février 2013 par Interbev, en plein scandale de la viande de cheval. En deux ans, un travail a été fait sur la communication (avec les journées Made in viande notamment), les maillons abattage et découpe ont retrouvé quelques marges selon le dernier Observatoire de la formation des prix et des marges, une stratégie à destination de l'export a été élaborée, les dénominations des viandes au rayon libre-service des GMS ont été revues… Pour autant, l'élevage allaitant va mal. La Fédération nationale des producteurs bovins estime qu'il manque aux éleveurs 60 centimes d'euro du prix du kilogramme de viande pour couvrir leurs coûts de production. Elle dénonce un dysfonctionnement des cotations. Conscient des difficultés de l'amont, le Syndicat des entreprises françaises des viandes pointe la nécessité de retravailler en profondeur le sujet de la segmentation, pour dégager des débouchés rémunérateurs aux viandes haut de gamme issues des races à viande. Pour l'heure, ce sont essentiellement les produits élaborés et le steak haché qui tirent leur épingle du jeu auprès du consommateur. La question de l'amélioration de la qualité de la viande devrait être au cœur des débats de la prochaine réunion mi-juin, rue de Varenne.