Leclerc - Système U : deux points de vue
La grande distribution ne semble pas dans son ensemble prête à modifier la loi de modernisation de l’économie, qui a eu pour elle le mérite de contenir l’inflation des produits de grande consommation. Fidèle à son cheval de bataille, le pouvoir d’achat, Michel-Édouard Leclerc a estimé, lors de la journée LSA consacrée aux négociations commerciales, que « le seul moteur de la croissance aujourd’hui, c’est la consommation ». « Si on ne compense pas par des efforts sur les prix, cela va être difficile » pour tous, a-t-il ajouté.
À contre-courant, Serge Papin, patron de Système U, s’est ouvertement prononcé pour amender la LME en faveur des PME. Sa phrase « les cocos de Paimpol financent le cola d’Atlanta » n’est évidemment pas passée inaperçue. Il considère qu’« instaurer un taux de marge minimum de 10 à 15 % sur le seuil de revente à perte » permettrait, tout en ne touchant pas le panier moyen du consommateur final, de « redonner un peu d’air aux PME ». Les distributeurs baisseraient leur marge sur leurs produits, ce qui permettrait d’en vendre davantage, selon lui. « Les réflexions de Serge Papin sont très intéressantes », a estimé un important industriel de l’épicerie, contacté par Les Marchés.