Europe
Le marché des produits laitiers tiré par le manque d’offres
Les cours des produits laitiers industriels ont fortement augmenté depuis l’été et atteignent des niveaux qui n’avaient plus été vus ces dernières années, en beurre, poudre et fromage. Tour d’horizon.
Les cours des produits laitiers industriels ont fortement augmenté depuis l’été et atteignent des niveaux qui n’avaient plus été vus ces dernières années, en beurre, poudre et fromage. Tour d’horizon.
La croissance de la collecte laitière est ralentie dans les trois principaux bassins producteurs, Union européenne, Nouvelle-Zélande et États-Unis. Entre baisse saisonnière et hausse des coûts de production, aucune reprise n’est attendue en Europe à moyen terme. La collecte française était ainsi chaque semaine, depuis septembre, inférieure de plus de 2 % à son niveau de l’an dernier. Alors que l’offre est très mesurée, la demande est bien présente, que ce soit pour la consommation des ménages européens, l’utilisation agroalimentaire ou l’exportation. Dans ce contexte, les prix des principaux produits laitiers industriels s’envolent.
En fromage, le marché européen est clairement déficitaire. Les industriels se positionnent à l’achat du plus de lait possible, en cette période de ralentissement de la collecte, en estimant que tout le fromage fabriqué trouvera preneur dans un marché sous offert. Les opérateurs allemands rapportent même des ruptures et des délais de livraison qui augmentent. Les usines européennes ne tournent pas à pleine capacité, faute de matière première. Les stocks reculent et les prix montent.
En poudre de lait, on rapporte de bonnes demandes de la part des utilisateurs européens comme à l’export. Les stocks sont très bas. Les prix atteignent des records, plus vus depuis 2014. Seule incertitude, la tenue de la demande chinoise début 2022, période où les achats sont traditionnellement importants, alors que l’activité économique y ralentit et que la situation sanitaire peut encore réserver de mauvaises surprises.
L’envolée de la crème se répercute sur le beurre
En beurre, la hausse est aussi de mise ; la cotation Atla du beurre spot a atteint le seuil des 5 000 €/tonne en semaine 42. Elle bondit de nouveau en semaine 44 à 5 460 €/t. Un niveau qui n’avait plus été vu depuis fin 2018. En cause, le bond important des cours de la crème, il est ainsi plus intéressant de vendre la crème brute plutôt que de la baratter. Les achats de beurre en spot sont limités, les utilisateurs faisant leur possible pour se contenter de leurs contrats au vu de l’envolée des prix. Certains parlent déjà de reformuler des recettes. À noter que les négociations avec la grande distribution en Allemagne vont conduire à des hausses substantielles sur la plaquette de beurre. Les exportations communautaires demeurent limitées, faute d’offres et de compétitivité sur le marché mondial.