Le Covid-19 annonce-t-il la fin de la mondialisation heureuse ? s’interroge Philippe Chalmin
L'or, le riz, le blé et le palladium : de janvier à fin avril 2020, seules quatre matières premières cotées sur les marchés mondiaux ont vu leurs cours augmenter, alors qu'une trentaine d'autres dévissaient avec le pétrole, montre la 34e édition du rapport CyclOpe publié ce jour, qui qualifie la crise Covid de « contre-choc » énergétique. Au total, l'indicateur CyclOpe Global produit par le CyclOpe, a baissé de 42% pendant la crise du confinement, entre le début de l'année et la fin avril, mais seulement de 10% si l'on exclut le pétrole, indique le CyclOpe. Le pétrole a entraîné dans sa chute les biocarburants comme l'éthanol et donc le maïs et le sucre (qui servent à le produire), ajoute le CyclOpe. La situation a été plus contrastée pour les autres produits alimentaires avec des prix en hausse pour le riz et le blé du fait de la crainte de manquer de la part de certains importateurs comme l'Egypte et l'Algérie et de quelques exportateurs dans la mer Noire et en Asie. En revanche, les cours des viandes et des produits laitiers ont subi des pressions baissières.
« Il y a dans la crise de 2020 nombre de caractéristiques qui renvoient non pas à 2008, mais à 1974 », ajoute le CyclOpe. Alors que 1974 a annoncé la fin des « 30 Glorieuses », « je me demande si 2020 n'aura pas annoncé la fin des 30 Glorieuses de la mondialisation heureuse », a précisé pour l'AFP l'économiste Philippe Chalmin, enseignant à l'université Paris-Dauphine, qui coordonne l'ouvrage.