Le CNAOL se prononce sur les contrôles des AOC
A la veille des changements dans les comités de l’Inao, le Conseil national des appellations d’origine laitières a engagé le débat avec les AOC du comité III (produits agroalimentaires) et les IGP (Comité IV). Philippe Mauguin, directeur de l’Inao, a précisé les points à éclaircir face au projet de règlement 2081, notamment en matière de contrôles des AOC par des organismes tiers sans qu’ils soient conformes à la norme 45011.
Les AOC laitières réfléchissent depuis deux ans à la forme de contrôle qui leur conviendra le mieux. C’est chose faite : ils ont opté pour un contrôle réalisé par des organismes agréés par l’Inao. Ces contrôles se dérouleront en 3 phases. Une première phase d’auto contrôles et de contrôles internes réalisés entre l’opérateur et l’organisme de défense et de gestion, l’ODG, nouvel organisme chargé de la défense et de la gestion de chaque produit AOC ou IGP qui établit en commun et informe l’opérateur des plans de contrôles et encadre les autocontrôles. La deuxième phase passe par les organismes agréés qui réalisent des constats à partir du plan de contrôle. Cet organisme a pour objet de relever les non-conformités et de les transmettre à l’Inao. La troisième phase passe par l’Inao qui prend les sanctions nécessaires, seul ou par le biais d’une commission consultative d’experts.
«Il ne faut pas en faire une usine à gaz »
Le dispositif devra être inscrit dans l’ordonnance, mais Anne Richard, directrice du Cnaol et Pierre Brohier, président de la crème et du beurre d’Isigny ont attiré l’attention du public quant à sa rédaction : « Cette ordonnance doit être suffisamment large pour permettre l’adaptation en fonction des spécificités du produit. Si l’ordonnance est trop précise, nous risquons fort de rencontrer des problèmes sur le terrain. Il ne faut pas en faire une usine à gaz ». Jean-Jacques Bret, directeur du Comté, a renchéri : « attention, nos productions sont journalières, et non annuelles comme certains produits. Dans l’ordonnance, nous devons en rester au principe et nous réserver la possibilité d’adapter en fonction de la taille et des moyens des entreprises». L’ensemble de ces modalités a été travaillé de concert avec la CNAOC qui précise qu’il sera important de surveiller la mise en place des ODG : « la définition de l’organisme de défense et de gestion de l’appellation doit être représentative des opérateurs. Ceux qui ne le sont pas, devront être modifiés».