Le CNA veut une loi sur les cantines scolaires
C’en est trop, la situation des cantines scolaires est trop hétérogène d’une localité à une autre ! Temps de repas non respecté, absence d’éducation nutritionnelle, manque de formation du personnel, exclusion des enfants allergiques, budget matières premières trop serré... Le Conseil national de l’alimentation (CNA) hausse le ton, dans son dernier avis sur la restauration scolaire, et dresse un bilan sans concessions des faibles suites données à ses précédents avis (1994, 1997, 1999). A la différence des travaux antérieurs menés par des scientifiques, le nouvel avis a été réalisé par un groupe de travail présidé par un représentant de consommateur Olivier Andrault (de la confédération du logement et du cadre de vie), assisté de trois reporteurs dont deux sont impliqués directement dans le fonctionnement des cantines scolaires : Danielle Sauvetre du syndicat national de la restauration collective et Jean-Lou Germain du comité de coordination des collectivités (CCC).
Résultat : le rapport se veut incisif, concret et force de propositions. « Jusque-là tout le monde disait être sensible à la restauration scolaire, tout le monde en parlait, mais c’est tout...», constate Jean-Lou Germain. Dans l’avis, les rapporteurs ont eu la dent particulièrement dure contre l’Education nationale qui a sorti une circulaire relative à la composition des repas servis en restauration scolaire, en juin 2001. « Une circulaire c’est bien, mais ça n’a pas de pouvoir réglementaire. De surcroît, l’Education nationale ne l’a même pas relayée dans une note interne. L’administration a voulu se donner bonne conscience», poursuit le représentant du CCC.
Le CNA réclame donc aujourd’hui une loi-cadre qui consacre officiellement la restauration scolaire comme un service public et rende la circulaire de 2001 obligatoire. Concrètement, les rapporteurs demandent aux pouvoirs publics de légifèrer sur des outils de surveillance et de contrôles. En parallèle, ils proposent un certain nombre de mesures concrètes afin d’améliorer le service rendu (nous y reviendrons en détail dans une prochaine édition). Cet avis sera remis la semaine prochaine aux trois ministères de tutelle et aux présidents des deux chambres parlementaires.