Qualité
Le Cese appelle à renforcer les Siqo
Dans un projet d’avis présenté le 19 juin 2018, le Cese met en avant quelques préconisations pour renforcer les promesses des signes officiels de qualité et d’origine auprès des consommateurs.
Dans un projet d’avis présenté le 19 juin 2018, le Cese met en avant quelques préconisations pour renforcer les promesses des signes officiels de qualité et d’origine auprès des consommateurs.
Dans un contexte marqué par une demande d’une meilleure transparence envers les filières agricoles de la part de consommateurs, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) s’est désigné pour formuler un certain nombre de préconisations afin de renforcer les signes officiels de qualité et d’origine (Siqo). Ce projet d’avis est rapporté par Dominique Marmier (groupe Unaf) et Jean-Louis Joseph (groupe des personnalités qualifiées) pour la section de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation, présidée par Étienne Gangneron (groupe de l’Agriculture).
Dominique Marmier est agriculteur et producteur de lait à Comté et président de l’association Famille rurales, tandis que Jean-Louis Joseph est agriculteur oléiculteur. Ce projet d’avis a été présenté lors de l’assemblée plénière du conseil le 19 juin 2018. Parmi ses dix-huit préconisations, le projet d’avis met notamment en avant l’idée de renforcer les garanties des Siqo pour répondre aux attentes sociétales.
Intégrer les attentes sociétales dans les cahiers des charges
Les Siqo sont appelés à intégrer dans les cahiers des charges des engagements environnementaux, sanitaires et sociaux, afin de « conserver des éléments de différenciation vis-à-vis des produits standards et permettre ainsi une meilleure valorisation ». Les rapporteurs estiment que « les professionnels sous Siqo doivent être précurseurs pour répondre aux nouvelles demandes sociétales, que ce soit sur les aspects sanitaires, environnementaux ou sociaux ». Ils poussent le changement jusqu’à l’intégration « d’une clause relative au niveau de rémunération des producteurs ». Le Cese préconise dans ce cadre un soutien financier pour encourager et accompagner ces démarches.
Dans la même idée d’harmoniser les cahiers des charges des produits sous AOP ou IGP, le Cese se montre favorable à l’utilisation exclusive du lait cru pour les fabrications de beurre ou de fromages sous Siqo. Il demande que « celles des appellations qui autorisent actuellement l’utilisation de lait thermisé ou pasteurisé évoluent vers le lait cru ».
Communiquer sur les Siqo
Pour accroître la visibilité des Siqo et renforcer leur caractère officiel, le Cese propose que les logos soient regroupés dans un même cartouche standardisé permettant aux consommateurs d’un seul regard de mieux les repérer et les distinguer des autres mentions. Plus généralement, le conseil recommande qu’un plan national de communication pour le grand public soit mis en place pour expliquer ce qu’est un signe officiel de qualité et ses principales garanties. Hormis le label Rouge et le logo AB, les consommateurs semblent encore méconnaître les Siqo existants.
Et pourquoi pas un 6e Siqo pour l’agriculture biologique ?
Le Cese propose l’expérimentation en France d’un nouveau Siqo, « agriculture biologique locale et équitable », reprenant les caractéristiques agronomiques actuelles de l’agriculture biologique et en y ajoutant d’autres critères parmi lesquels la proximité entre les lieux de production, éventuellement de transformation et de commercialisation ainsi que la prise en compte de l’analyse du cycle de vie (ACV). La marque et le logo AB, propriétés du ministère de l’Agriculture, pourraient être utilisés comme supports pour cette expérimentation destinée à être étendue en Europe, tandis que l’Eurofeuille serait conservé pour identifier les produits issus de l’agriculture biologique conformes au règlement européen.