L’Auvergne s’inquiète de l’avenir des biotechs
Le département du Puy de Dôme qui abrite le quatrième semencier mondial Limagrain mais aussi l’une des perles de la biotech végétale Meristem Therapeutics ou encore les équipes de recherche du Centre de Recherches en Nutrition Humaine (CNRH) et de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) veut se positionner en pointe du questionnement technologique sur les végétaux.
Le débat initié par la chambre d’agriculture du Puy de Dôme et son président Gérard Renard sur le thème « Et si on avait tort de s’opposer aux OGM ?» sera vraisemblablement une des clefs de cette dynamique. Cette manifestation se déroulera le 18 juin prochain et réunira entre autres le sénateur de la Manche Jean Bizet auteur du rapport « Transgénique, pour des choix responsables », Michel Beckert directeur de l’UMR Amélioration et santé des plantes à l’Inra de Clermont-Ferrand, Alain Toppan directeur du laboratire de recherche de Biogemma, seule société de biotechnologies végétales créée par le monde agricole français et encore un représentant de l’agriculture bio, Gilles Lebre. « Tôt ou tard la France devra basculer vers ces technologies et dans ce cas, ou nous serons acteurs, ou nous ne le serons pas,» nous a confié Gérard Renard par ailleurs vice président de Limagrain et administrateur de Meristem. « Les enjeux pour l’alimentation et pour la santé sont considérables et les pays qui auront une expertise dans ce domaine-là conserveront leur capacité à produire et occuperont une place de choix dans le cercle des échanges internationaux».
Les arrachages ont marqué les esprits
La région Auvergne n’a pas pour le moment pris des positions officielles aussi radicales que celles de la région Rhône-Alpes qui s’oppose via la voix de son président Jean-Jack Queyranne au déploiement des cultures OGM sur son territoire. Elle n’en demeure pas moins marquée par l’arrachage des maïs OGM de Meristem Therapeutics destinés à la production de protéines thérapeutiques et plantés sur une parcelle de 3000m2 propriété d’un agriculteur du Puy de Dôme. « J’ai été très touché par cet acte symbolique fort,» reprend Gérard. « Nous devons éviter les situations de blocages émotionnels et reprendre le débat sur les bienfaits de l’évolution sans occulter les risques». Une mission pour le moins complexe et délicate dans une conjoncture qui semble privilégier le principe de précaution à la nécessité d’innover.