L’application de la Pac se fait sans enthousiasme
A quelques mois du Space (du 14 au 17 septembre), la conférence de presse avec les organisateurs du salon permet de prendre le pouls du secteur de l'élevage. Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA et du Space, a souligné lors d’une conférence de presse hier la « difficile visibilité» qu'endure la profession agricole. « Je ne suis pas sûr que le Conseil supérieur d'orientation (réuni le même jour, NDLR) simplifie un dispositif de la Pac devenu très complexe», a-t-il ironisé. La FNSEA a de fait accueilli très froidement les modalités d’application d’une réforme de la politique agricole commune auquel elle s’est toujours déclarée hostile et dont les modalités ont été adoptées hier lors d’un conseil supérieur d’orientation. « Aujourd’hui, les masques tombent, a regretté le syndicat dans un communiqué. Les droits à paiement réussissent le miracle de concilier l’ultra-libéralisme et l’extrême complexité ; la conditionnalité des aides va se traduire par un hymne à la paperasse et des avalanches de contrôle », écrit-elle.
Un hymne à la paperasse, selon la FNSEA
La nouvelle politique agricole commune introduit deux mesures, dont le Conseil supérieur d’orientation a débattu hier : le «découplage des aides» et la conditionnalité de ces aides, soumises désormais au respect des règles essentielles de la législation européenne, notamment en matière d’environnement et de bien-être des animaux.
On sait qu’en France les aides seront seulement partiellement découplées (25% pour les céréales et 100% de la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes –PMTVA- restant couplées, par exemple).
Hier, le ministère de l’Agriculutre est surtout revenu sur les « bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE)» que devront respecter les agriculteurs pour prétendre aux aides européennes. Ils seront notamment tenus de consacrer 3% de leurs surfaces de grandes cultures aux « bandes herbeuses», de répondre à des critères de diversité (exploiter trois cultures minimum ou deux familles de cultures) et de respecter des critères d’entretien des cultures et paysages, qui seront définies selon les départements et repris dans les arrêtés préfectoraux. Un montage technique très complexe, comme l’a illustré la présentation qui en a été faite hier rue de Varenne.