L’amont agricole fait une percée dans le commerce
«Le monde de l’agriculture doit se réapproprier une partie du circuit de distribution », déclarait Nicolas Sarkozy lors d’une table ronde avec des producteurs, le jour de l’inauguration du Salon de l’agriculture. Coopératives et groupements de producteurs n’ont pas attendu ce conseil pour avancer discrètement quelques pions vers le commerce de détail et de gros. Plusieurs raisons à cela : gagner un peu d’indépendance vis-à-vis d’une grande distribution de plus en plus dure à la négociation et se rapprocher du consommateur pour mieux en percevoir les attentes. Les exemples ne manquent pas. En se rapprochant de Stalaven, Euralis s’est ouvert un nouveau débouché de commerce de proximité, imité depuis par la Cooperl (qui vient de reprendre 83 boucheries du réseau Défi Viandes). Le concept de halles de vente, lancé en 2008 par Unicor et Arcadie Sud-Ouest, fait des émules, parmi lesquels le groupe La Dauphinoise. L’enseigne Gamm Vert (propriété d’InVivo) avance fortement sur son offre « Cuisine et terroirs » qui devrait gagner ses 620 magasins d’ici 2012. Le maillon grossiste et son débouché vers la restauration intéressent aussi la production agricole que l’on voit depuis peu prendre des participations sur le Min de Rungis. Ces initiatives restent pour l’instant dans l’ombre. La crainte de froisser les clients de la GMS est palpable, même si ces circuits de distribution alternatifs concurrencent encore très peu la distribution classique.