L’Allemagne fait chavirer l’Europe
Début octobre, la filière porcine allemande a entraîné l’Europe dans sa chute, malgré un commerce proche de l’équilibre et annoncé moins chargé.
Les cours allemands des porcs charcutiers ont chuté de 12 centimes d'euro entre fin septembre et début octobre. Un effondrement à relier, selon le Marché du porc breton (MPB), au lundi 3 octobre férié qui a limité l’activité des abattoirs et leur a permis de reprendre la main sur l’évolution des prix, dans un contexte de commerce de la viande décevant et peu rémunérateur. Difficile pour les pays voisins de résister à une telle chute, et ce, malgré des disponibilités en élevage mesurées et un commerce proche de l’équilibre. Les prix ont reculé de 6,5 centimes en France et de 6,3 centimes en Espagne, la péninsule Ibérique ne pouvant pas perdre de son attractivité, tant sur le marché communautaire qu’international.
Baisse de l’offre à l’horizon
Cette faiblesse ne pourrait être que passagère. Pour le MPB, « les premières décrues de production sont perceptibles dans de grands pays producteurs, ceci met fin à une phase de croissance […] qui durait depuis 2013 ». Une baisse des volumes à relier au repli de 4 % sur un an du nombre de truies présentes dans les élevages européens au printemps, dont -4,7 % en Allemagne, -3,1 % au Danemark et -1,4 % en Espagne. Les stocks de viandes congelées étant en outre au plus bas partout en Europe, le marché de ces prochains mois s’annonce bien moins chargé que l’an dernier et laisse espérer aux éleveurs un rapide retour à la hausse des grandes références tarifaires. Reste à savoir si la demande sera au rendez-vous. Aucun sursaut des besoins communautaires ne se dessinant à l’horizon, l’activité grand export sera une nouvelle fois à surveiller de près.