Lait : un programme stratégique pour la filière
C’est un ministre détendu mais encore en campagne électorale qui aura fait le voyage de Montauban hier pour porter la bonne parole à la fédération des producteurs laitiers (FNPL). En préambule à sa longue intervention, il a en effet dressé la liste des actions de son ministère depuis 2002. S’attardant peu sur le délicat sujet du prix du lait, largement abordé durant ces deux jours de débat, Hervé Gaymard a rappelé toutefois que le ministère, s’il ne peut intervenir directement dans une négociation de ce type, apporterait toute son expertise pour qu’un nouvel accord prenne en compte les différences de rémunération entre les PGC et les produits industriels.
Le ministre a également appelé de ses vœux la mise en place d’un programme stratégique né du rapport Trédé remis en début d’année et des conclusions des groupes de travail régionaux nés, et ce avant le 30 juin. Sur ce chapitre, il a également annoncé que la moitié des 20 millions d’euros d’aide immédiate pour mener à bien ces réformes structurelles soit consacrée, « dès aujourd’hui» à la modernisation des bâtiments d’élevage. Enfin, il a confirmé que, compte tenu des conséquences de la sécheresse, demande avait été faite à Bruxelles de pouvoir anticiper le versement de 50 % de l’aide laitière. Pour un premier versement le 16 octobre et le solde tout début 2005. Dans son discours, Henri Brichart, président de la FNPL n’avait pas manqué de souligner qu’il espérait que les 20 millions d’euros promis pour la restructuration n’étaient en fait qu’un acompte et profité de la tribune pour stigmatiser les transformateurs à propos du prix du lait. « Il va maintenant falloir répondre aux questions précises des producteurs, tout particulièrement (…) lorsque ceux-ci sont actionnaires de leur structure de transformation.» « J e crains en vérité que l’ajustement des comptes d’exploitations de certaines entreprises par la réduction du prix du lait retarde (…) des réorientations et des restructurations salutaires » a-t-il ajouté . Avant de s’en prendre au plan de maîtrise des pollutions d’origine agricole, deuxième du nom, et de réclamer un « meilleur encadrement des pratiques commerciales ou un renforcement du cadre juridique et financier des interprofessions…»