Lait : les négociations sur les prix ont échoué
Il y a tout juste un an, l’interprofession laitière était parvenue à un accord à l’arraché sur le prix du lait payé aux producteurs. La réunion du 22 janvier 2004 s’est, elle, achevée sur un échec. Mais, pouvait-il en être autrement ? « Proposer une baisse de 18 e/1 000 l comme l’ont fait les industriels alors que l’ancien accord interprofessionnel de 1997 qu’ils ont dénoncé à l’automne impliquait un recul de 3,32 e/1 000 l est une provocation », déplore Gilles Psalmon, responsable économique à la Fédération nationale des producteurs de lait. Dans un communiqué, les industriels justifient cette revendication par des « impératifs de compétitivité ». « En 2003, le mode de fixation du prix du lait a handicapé les transformateurs français,expliquent-ils. Compte tenu de ce handicap, des conditions de marché, de l’environnement concurrentiel européen et des décisions de la Commission, ils considèrent qu’en plus de l’ajustement de 12 e/1 000 l, compensé par l’UE, une baisse de 6 e/1 000 l est nécessaire pour la Laiterie France, soit une baisse nette de 2 % du prix du lait sur l’année 2004».
La Fédération nationale des industriels laitiers (Fnil) et la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) estiment en effet que la dégradation des marchés, marquée par une stagnation des prix des produits industriels et une croissance insuffisante des produits de grande consommation imposent un ajustement du prix du lait à la baisse. Les industriels s’inquiètent d’autant plus qu’ils voient leurs concurrents européens s’adapter à ces conditions de marché. « On note ainsi que s’est créé en 2003 un écart de 10 e/1 000 l entre le prix moyen français et les prix moyens allemands», arguent-ils tout en rappelant qu’à partir du 1er juillet 2004 les prix d’intervention du beurre et de la poudre vont baisser. Un délai de 6 mois durant lequel M. Psalmon considère que l’accord de 1997 aurait encore pu être appliqué. L’échec des négociations va sans aucun doute être suivi par une amplification des actions des producteurs de lait. Ces derniers attendent impatiemment le 5 février, date butoir pour la fixation du prix du lait livré en janvier. « Je ne pense pas que certains oseront appliquer une baisse de 18 euros, prévient M. Psalmon. En tout cas, je ne leur conseille pas ».