Lait : en 2020, l’Australie au plus bas en 25 ans
La production laitière australienne devrait continuer de reculer en 2020 pour atteindre un plus bas en 25 ans, selon les projections de l’USDA. Cette baisse est à relier aux conditions climatiques difficiles, avec des sécheresses à répétition dans plusieurs régions, qui ont notamment contribué à la flambée des coûts des fourrages. Le cheptel rétrécit et les taux de réforme sont élevés. La collecte est attendue en repli de 2 % l’an prochain, une baisse moins forte que celle enregistrée en 2019, dans un contexte de pluies plus abondantes dans l’État du Victoria (qui concentre les deux tiers de la production). De plus, les prix payés aux producteurs sont très élevés. Les industriels devraient continuer de donner la priorité au lait de consommation et au fromage, pour répondre à la très bonne demande intérieure, tandis que les fabrications de beurre et de poudres sont attendues en baisse.
A noter néanmoins que les incendies qui frappent l'Australie depuis la fin décembre ont en partie lieu dans deux régions de production laitière : la Nouvelle-Galles du Sud et l'état du Victoria, ce qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur les pâtures, les stocks fourragers mais aussi les troupeaux. Les pertes seraient ainsi élevées en génisses dans l'état du Victoria, ce qui aura un impact à long terme. Selon les estimations de Intl FC Stone, l'Australie pourrait perdre encore 5 % de plus de production. Le potentiel exportable baisserait alors de 450 millions de litres à 3 milliards de litres équivalent lait, soit 33 % de moins que lors du record de 2009. Par rapport à l'ensemble du marché mondial (75 milliards de litres équivalents lait), les incendies auraient pour conséquence de diminuer de 0,6 % l'offre, un chiffre relativement faible mais néanmoins en mesure d'accentuer la tension du marché.
(m.à.j le 07/01/20)