Produits laitiers
Lait de brebis : bio et ultrafrais, moteurs du marché
Si le commerce des fromages de brebis stagne, le dynamisme est de mise pour les produits ultrafrais. Le bio s’affirme en outre comme un relais de croissance pour la filière.
Si le commerce des fromages de brebis stagne, le dynamisme est de mise pour les produits ultrafrais. Le bio s’affirme en outre comme un relais de croissance pour la filière.
Du 25 décembre 2017 au 9 septembre 2018, les achats de fromages au lait de brebis par les ménages français ont progressé de 0,6 % par rapport à la même période un an plus tôt, selon FranceAgriMer-Kantar Worldpanel. Un rebond soutenu par la feta et fromages assimilés (+11,7 %), l’Ossau-Iraty (+10,5 %), les tommes (+2,9 %) et les fromages fondus (+14,1 %). En revanche, le roquefort est à la peine (-2,3 %) tout comme les fromages à pâte molle et ceux à pâte pressée non cuite, hors Ossau-Iraty et tommes.
À cette quasi-stabilité des ventes de fromages s’ajoute l’intérêt croissant pour les produits ultrafrais. Selon Iri, les ventes de yaourts à base de lait de chèvre et de brebis en grandes et moyennes surfaces ont augmenté de 15,3 % en volume du 2 octobre 2017 au 30 septembre 2018 par rapport à la même période un an plus tôt.
Ce tonus de la consommation soutient les fabrications d’ultrafrais au lait de brebis ; 10 432 tonnes ont été produites entre novembre et juillet, soit 8,61 % de plus en un an, selon FranceAgriMer.
Les fabrications de fromages ont pour leur part rebondi (+0,5 % à 54 187 t). Si la production de roqueforts est restée stable de novembre à juin (+57 t, +0,3 %), les volumes d’Ossau-Iraty ont augmenté de 264 tonnes (+5,8 %). La croissance était aussi de mise pour les autres fromages à pâte pressée non cuite et les fromages à pâte molle.
Toujours plus de bio
Que ce soit pour les fromages ou l’ultrafrais, le bio confirme sa percée dans le panier des ménages. Certes, les volumes engagés sont encore minimes. Le fromage de brebis bio ne représente que 0,1 % des achats de fromages quand ceux au lait de brebis conventionnel entrent dans 3,9 % des paniers, selon les relevés Kantar. Mais, si ces derniers voient leurs volumes stagner (+0,2 % en cumul du 25 décembre au 9 septembre par rapport à la même période un an plus tôt), le bio affiche une croissance annuelle de 23,2 %.
Les yaourts et les fromages frais au lait de brebis profitent aussi de l’engouement pour les produits laitiers bios. Tous types de lait confondus, les achats de yaourts et fromages frais bios ont augmenté de 13,7 % et 10,5 % respectivement.
De quoi inciter les industriels à axer leurs efforts sur ce segment. Les fabrications de yaourts et lait fermenté au lait de brebis bio ont atteint 4 773 t en cumul de janvier à août, en hausse de 2,3 % en un an, tandis que 1 672 t de fromages frais de brebis bios ont été produites (+12,84 %).
La collecte stagne
En amont, les industriels doivent conjuguer avec une production de lait qui stagne. Selon FranceAgriMer, un peu moins de 233,8 millions de litres (Ml) ont été collectés de janvier à août, soit 0,4 % de moins qu’en 2017. La production fléchit en Occitanie (-0,5 % à 168,9 Ml) et en Nouvelle-Aquitaine (-0,2 % à 58,3 Ml), et chute en Corse (-4,2 % à 5,1 Ml). En revanche, les disponibilités en lait bio augmentent et devraient continuer de croître. L’an dernier 11 616 brebis étaient conduites en bio ou en conversion, soit 19 % de plus qu’en 2016, selon l’Agence bio-Initiative bio Bretagne.