L’agriculture bio stagne en Bretagne
Selon les chiffres donnés par Interbio Bretagne, l’interprofession qui tenait son assemblée générale cette semaine dans les Côtes d’Armor, les terres exploitées en bio représentent moins de 2 % de la surface agricole utile (30 386 hectares) en Bretagne. 908 fermes pratiquent l’agriculture biologique en Bretagne (915 en 2004). Une légère érosion « due principalement aux difficultés rencontrées sur les marchés», fait remarquer Gaëlle Mathieu-Koné directrice d’Interbio Bretagne. Un vrai paradoxe : le dernier baromètre de l’Agence Bio (fin 2005) indique qu’un Français sur deux consomme au moins un produit biologique par mois contre un sur trois deux ans auparavant ; et que 86 % des personnes interrogées ont une bonne image de ce type d’agriculture. Le constat conforte l’interprofession dans ses actions. Et ce d’autant plus que la Bretagne, première région productrice en France d’œufs, de légumes et de porcs bio, seconde pour le lait dispose d’atouts indéniables.
Interbio Bretagne relève aussi le fort dynamisme du réseau de magasins spécialisés (130 points de vente) où est réalisé 30 % du chiffre d’affaires «bio» en Bretagne –50 % en GMS et 20 % en vente directe, et le poids non moins important des transformateurs (165).
Pour soutenir l’agriculture biologique, l’interprofession bretonne agit dans plusieurs directions. Elle poursuivra cette année son partenariat avec la restauration collective, lancé depuis 2003. « En 2005, 1,1 million de repas bio ont été servis, contre 750 000 en 2004», souligne Gaëlle Mathieu-Koné. Interbio Bretagne participera à différents salons du secteur de la RHD et s’associera aux manifestations du «bio» en France. Et animera le fond du conseil régional d’aide à la certification, lancé en 2005 pour inciter les agriculteurs ou transformateurs les plus réticents à franchir le cap.
En fin, Interbio Bretagne milite pour que le projet de révision du règlement européen de ce type d’agriculture, proposé en décembre aux Etats membres par la Commission européenne soit reformulé. Selon Gaëlle Mathieu-Koné, il « harmoniserait par le bas les réglementations existantes».