L'abricot en rang serré avec la pêche

On ne pouvait rêver meilleur début de saison pour les producteurs d'abricots français. Les Espagnols ont quasi terminé leur campagne, il a fait chaud ces derniers jours, la demande des consommateurs est bien là et les prix bien placés. Ajoutez à cela une récolte attendue en repli cette année, peut-être - 8 % en France et jusqu'à - 20 % en Grèce, tout incite à l'optimisme. C'est en tout cas l'option retenue par Raphaël Martinez directeur de la Fédération des fruits et légumes du Languedoc-Roussillon. « L'an passé, la campagne avait très mal débuté, dès le début du mois de juin, et la suite avait été très compliquée tant en pêche qu'en abricot. » Commencé avec des prix bas et une collision de la pro-” duction des différents bassins, le marché était resté compliqué toute la saison. La campagne de l'abricot français devrait durer encore 5 à 6 semaines. Les variétés les plus précoces ont cédé la place aux variétés dites nobles, comme l'orangered, le bergeron devrait arriver vers la mi-juillet et tenir le marché jusqu'à la mi-août avant de céder la place aux variétés tardives qui ont fait « un vrai saut qualitatif », prévient encore Raphaël Martinez.

Mais la nouveauté réside peut-être dans la fusion annoncée début mai entre les AOP Pêche nectarine et Abricot. « C'est une demande des entreprises », justifie Raphaël Martinez. « La plupart d'entre elles sont présentes sur les deux espèces aujourd'hui, nous nous sommes donc demandé si nous ne pourrions pas faire profiter l'abricot des dispositifs mis en place pour la pêche, notamment dans les relations que nous avons pu commencer de tisser avec les distributeurs. »

Ces relations passent par un dialogue permanent en amont et pendant la saison de façon que chacun des opérateurs de la filière puisse tirer le meilleur parti du marché.

L'AOP Pêche Abricot compte 37 entreprises et représente 70 % de la production de pêches nectarines (140 00 t) et 50 % de la production d'abricots (60 000 t), et poursuivra les travaux engagés. Il s'agit notamment de la démarche vergers écoresponsables, des actions de promotion en magasins pour aider à la commercialisation des produits.

Autre nouveauté pour 2015, l'entrée en vigueur de l'AOC Roussillon avec le décret d'homologation de l'AOC Abricots rouges du Roussillon. La nouvelle appellation, portée entre autres par la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales, s'étend sur cent communes de l'est du département et intègre plusieurs variétés : rouge du Roussillon, Héléna du Roussillon, royal Roussillon et gâterie. Sur l'ensemble du verger du département, 1 100 hectares, 420 produisent ces variétés, soit environ 40 % de la production départementale, 5 300 tonnes sur 13 000 tonnes. Vendus en colis inviolables de 2,5 ou 5 kg ou en barquette de 750 grammes, les abricots rouges ont toutefois fait les frais des violents orages de grêle survenus sur la zone entre le 8 et le 10 juin qui n'ont épargné ni les vergers ni la vigne, notamment au nord et à l'ouest de Perpignan.