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Labels, CCP : la dernière séance de la CNLC

La Loi d’orientation agricole (LOA) a décidé en 2006 de la réforme des signes officiels d’origine et de qualité. Un des objectifs était de regrouper l’ensemble du système qualitatif au sein du nouvel INAO. La Commission Nationale des Labels et des Certifications de produits agroalimentaires était ainsi condamnée à la disparition pour se retrouver sous une autre forme dans le giron de l’Institut national des appellations d’origine (INAO). Pierre Halliez, le président de la SER (Section Examen des Référentiels), qui examinait les dossiers Label Rouge et CCP, fait le point pour Les Marchés au lendemain de la cessation d’activité de sa section.

Les Marchés : Quel bilan tirer de trois années de présidence de la SER ?

Pierre Halliez : Il y a deux sortes de bilans. L’un est quantitatif et l’autre qualitatif. Concernant le quantitatif, je suis impressionné par la vivacité du système car nous avons validé vraiment beaucoup de dossiers. Sur l’ensemble, 50 % ont eu une validité immédiate au premier examen ce qui montre la qualité de préparation des dossiers qui nous ont été présentés. 40 % des dossiers ont dû être examinés plusieurs fois et 10 % ont été rejetés. Nous avons pu constater une forte émergence des secteurs fruits et légumes en CCP et des produits de l’aquaculture et de la pêche en Label Rouge. Concernant le bilan qualitatif, deux aspects sont à noter particulièrement en matière de professionnalisation du système : l’un, technique, pour la production des plans qualité, des points de contrôle et des schémas de vie du produit. L’autre, économique, pour prendre en compte la dimension économique du produit et son adéquation au marché. Ces produits justifient des surcoûts ce qui signifie que la démarche doit être bien évaluée par rapport à son marché. Un tel produit a-t-il sa place dans son marché ?

L.M : Comment la SER a-t-elle fonctionné ?

Pierre Halliez : Il ne faut pas oublier que les membres de la Commission sont des bénévoles qui ont eu une grande disponibilité jusqu’au dernier jour. Nous avons toujours eu le quorum pour délibérer, ce qui démontre une grande assiduité des membres. Malgré des origines différentes, voire concurrentielles, la section a fonctionné dans un grand respect des uns vis-à-vis des autres et développé une complémentarité lors des débats contradictoires et les compromis ont toujours réglé les problèmes qui se présentaient avec un grand consensus et sans lobbyisme.

L.M : Que va-t-il se passer maintenant ? Quelles préconisations formulez-vous?

Pierre Halliez : Il y a 3 ans, Edith Vidal avait demandé que la CNLC laisse derrière elle le maximum de notices et de dossiers achevés. Nous avons fait le maximum, mais il reste encore quelques affaires en cours de règlement et qui seront terminées par l’Inao. Quant aux préconisations que je fais vis-à-vis de l’Inao, elles sont de trois natures : Ne pas oublier la qualité supérieure du Label Rouge ni son acception par le marché et le partage de la valeur ajoutée dans la filière. Pour l’IGP, je rappellerais que dans le rapport du CNA, celui-ci demandait le découplage, mais il faut garder le socle qualitatif afin de conserver la crédibilité vers le consommateur. Enfin, ne pas abandonner l’analyse sensorielle qui est un outil qui peut beaucoup évoluer et s’adapter en fonction de ce que l’on lui demande. Aujourd’hui on ne se sert pas bien de cet outil, mais il est nécessaire pour évaluer la qualité supérieure. Il faut trouver, dans cette analyse, des méthodes moins coûteuses et plus opérationnelles qui peuvent inclure profil sensoriel et utilisation hédonique.

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