L’abattage annonce 100 millions d’euros de pertes
« L’industrie d’abattage découpe de porc au bord du gouffre », titrait récemment le Sniv-SNCP dans un bulletin « spécial crise ». Des pertes supérieures à 100 millions d’euros y sont signalées pour 2011. Le syndicat voit là une « crise structurelle du modèle industriel ». « Plus on va vers le produit élaboré, vers ce que certains pensent être l’eldorado de la valeur ajoutée, plus en réalité on n’a que des coûts ajoutés », note-t-il.
Le Syndicat des entreprises françaises des viandes s’en prend, par ailleurs, à l’aval de la filière. « Les grands clients imposent, d’une façon ou d’une autre, aux abattoirs de s’aligner sur le prix européen et verrouillent des conditions d’achat drastiques par des cahiers de charges, définis unilatéralement, aux termes desquels on voit s’empiler les pénalités, retailles de prix et autres retours de marchandises sans la moindre possibilité de recours vers l’amont. » Aux yeux du Sniv-SNCP, c’est un des exemples montrant que le secteur joue le rôle de « variable d’ajustement de la filière ». Le syndicat ajoute que « la perte de contrôle du système est telle que, dans certains cas, des obligations légales comme le délai de paiement ne sont même plus respectées… ».