La stratégie de la filière bovine irlandaise : environnement et compétitivité
Malgré des pressions environnementales, la filière bovine irlandaise reste dynamique, axée sur l'export, et continue de diversifier ses débouchés depuis le Brexit.
Malgré des pressions environnementales, la filière bovine irlandaise reste dynamique, axée sur l'export, et continue de diversifier ses débouchés depuis le Brexit.
Plus de la moitié des exploitations agricoles irlandaises sont spécialisées dans l’élevage bovin allaitant, a-t-on pu apprendre pendant l’intervention de Nicolas Ranninger, Directeur marché France, Belgique et Luxembourg de Bord Bia lors des journées Marchés Mondiaux organisées par l’Idele. 90 % de la viande produite sur l’île est destinée à l’export. Après une forte chute au second semestre 2022, les prix des gros bovins irlandais ont retrouvé le chemin de la hausse. Ils sont fermes depuis le printemps, au-dessus de la moyenne européenne, tirés par la hausse des prix britanniques, leur principal client. Nicolas Ranninger indiquait ainsi pour début juin un JB R3 Irlandais à 5,24 €/kg contre 5,72 €/kg pour le britannique et 5,07 €/kg pour la moyenne communautaire. La cotation FranceAgriMer du JB Viande R3 français était à 5,28 €/kg en semaine 23. Après un record historique en 2022 (1,82 million de têtes), les abattages irlandais sont attendus en léger repli en 2023 (1,77 million, -2,8 %).
Une stratégie offensive à l’export
Depuis le Brexit, les Irlandais n’ont de cesse de chercher à diversifier leurs débouchés au-delà du Royaume-Uni. Il ne représentait plus que 43 % du chiffre d’affaires en 2022. Les envois vers les Pays tiers peinent à décoller, à cause d’une forte compétition notamment vers le Japon et les Philippines. L’Irlande vient juste de retrouver son accès au marché chinois.
La productivité pour réduire les émissions
A noter que dans le cadre de son plan d’action climat, l’Irlande s’est engagée à baisser de 51 % ses émissions de gaz à effets de serre entre 2018 et 2030. L’agriculture, responsable de 36 % des émissions de l’île, doit réduire les siennes de 25 %. « Nous travaillons beaucoup sur la productivité, avec un âge à l’abattage qui est en forte baisse sur dix ans pour un poids similaire » a expliqué le directeur, qui a exclu tout abattage massif de vaches « ce n’est qu’un rapport, pas une politique ».