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La rosette de Lyon en quête de protection

La filière se bat depuis 1999 pour obtenir une IGP. Un cas qui illustre l’importance de ce signe d’origine. 

Indication géographique protégée (IGP) pour la rosette de Lyon, l’administration ne fait pas dans l’allégé ! « Ce dossier est exemplaire, à la fois dans son montage parce qu’il réunit toute la filière porcine, et dans le blocage qu’il subit du fait de la complexité des procédures», résume Christine Monticelli, professeur de marketing à l’ISARA de Lyon, qui suit la démarche depuis ses débuts…en 1999. A cette date, une demande d’IGP (indication géographique protégée) pour la rosette de Lyon est déposée par le groupement «Projely», qui rassemble une trentaine d’entités professionnelles, groupement d’éleveurs et salaisonniers.

Première étape en 2001 : l’obtention du label rouge. « Depuis nous sommes bloqués car le label rouge ne nous permet pas d’apposer sur nos produits ‘de Lyon’ et n’est pas reconnu au niveau européen. Nous avons donc absolument besoin de l’IGP pour protéger la rosette, et à travers elle le tissu économique régional, de copies françaises ou européennes, plus petites, plus grasses et vendues à bas prix», explique Raymond Genix, président du directoire des salaisons Saint-André dans l’Ain, à l’origine de la création de Projely.

La rosette de Lyon défendue par le dossier d’IGP requiert un poids minimum de 550g, un taux de gras maximum à 20% de lipides/HPD, un taux de collagène maximum de 11%, interdit l’utilisation de colorants et prescrit celle de boyaux naturels. A ce jour, l’investissement de l’ensemble des adhérents de Projely pour mener à bien le projet est estimé entre 50 000 et 60 000 euros.

Le dossier soumis à Bruxelles le 1er juin

« Nous aurions économisé beaucoup de temps et d’argent si toutes les instances avaient été regroupées au niveau régional», souligne Raymond Genix. Lorsqu’on lui demande l’impact qu’il attend de l’obtention de l’IGP pour son entreprise, le salaisonnier est catégorique : « cela nous évitera tout simplement de fermer. Sans signe de qualité, Saint-André n’a aucun avenir car des usines énormes vont se construire en Espagne ou en Pologne avec des coûts de production bien moindres.» Eleveurs et transformateurs attendent désormais le feu vert de Bruxelles, à qui le dossier, validé au niveau national par l’INAO (Institut national des appellations d’origine), sera soumis le 1er juin.

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