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La méthanisation séduit les acteurs de la Région


> Le plateau de Gavrot reçoit toutes les eaux de pluie et de fonte des neiges pour former la source d'Evian. Un impluvium que Danone cherche à protéger des pollutions.
Rhône-Alpes comptera quatre-vingt-sept unités de biogaz à la fin de l'année. Agriculteurs, collectivités et industriels s'investissent. Trente-deux stations doivent ouvrir d'ici à fin 2015.

La région Rhône-Alpes et ses acteurs économiques se préoccupent chaque année un peu plus du développement durable. Faut-il y voir le résultat de subventions importantes et d'un engagement politique ? Toujours est-il que les investissements verts y sont bien présents. La méthanisation, par exemple, semble particulièrement séduire. D'ici à la fin de l'année, pas moins de 32 stations de méthanisation verront le jour (source RAEE). Fin 2015, Rhône-Alpes comptera alors 87 méthaniseurs, contre 17 en 2013. Les projets agricoles sont les plus nombreux avec 22 ouvertures programmées cette année. Généralement, ces méthaniseurs sont mis en place par des agriculteurs seuls ou rassemblés en collectifs et représentent un investissement de 250 000 euros à 1,5 million d'euros. L'énergie produite trouve de multiples utilisations : revente à ERDF, chauffage des bâtiments, séchage des four-rages, production d'engrais…

Danone engagé dans le projet Terragr'Eau

Les industries agroalimentaires investissent également comme le fabricant de sirop Routin l'an passé ou plus récemment la Coopérative du beaufort. La stratégie est ici de traiter les déchets, mais parfois les industriels veulent aussi protéger leurs ressources. Danone Eaux France, par exemple, s'apprête à investir dans une station de méthanisation à travers Terragr'Eau. Le projet est porté par Danone Eaux, les collectivités locales et 48 agriculteurs. L'objectif est de créer une station de méthanisation qui traitera les effluents d'élevage du plateau de Gavot, les déchets de la filière fromagère sur cette même zone et des déchets verts. Le méthaniseur sera dimensionné pour valoriser 40 600 tonnes (t) de dé-chets dont 34 100 t de déchets agricoles et 700 t de lactosérum. Il produira 2,2 millions de mètres cubes de méthane par an (revendu à ERDF), et permettra de baisser de 10 % les émissions de gaz à effet de serre de l'activité agricole, soit 20 00 tonnes équivalent CO2 en moins.

Nécessitant un investissement de 9,3 millions d'euros (M€) porté par le délégataire, les services publics et Danone, la station représente un enjeu important pour le groupe agroalimentaire qui souhaite ainsi préserver la qualité de l'eau d'Evian. En effet, l'impluvium – le plateau de Gavrot qui reçoit toutes les eaux de pluie et de fonte des neiges pour former la source d'Evian – doit être préservé de toutes pollutions, si Danone veut conserver la qualité de sa matière première.

Les collectivités misent aussi sur ce système de traitement des déchets. Ainsi, la commune de Viriat, dans l'Ain, a porté le plus important chantier de méthaniseur de la région, avec un budget global de 48,7 M€. Il s'agit d'une station complète de traitement des déchets avec tri mécanobiologique, méthaniseur et compostage. Ouverte depuis le 1er mai, l'unité est dimensionnée pour traiter 66 000 t de déchets et produire 21000 t d'engrais pour les agriculteurs locaux et 10 300 mégawattheures (MWh). De quoi alimenter 57 400 foyers. La commune de Bourg-de-Péage prépare aussi pour décembre 2015 l'ouverture d'un méthaniseur avec une capacité de 14050 MWh par an.

Forte de tous ces projets, la région Rhône-Alpes, l'Ademe et RAEE organisent le 23 septembre prochain une conférence sur la méthanisation en Rhône-Alpes : stratégie, potentiel et développement. Elle aura lieu sur le salon Tech & Bio à Valence.

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