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Produit festif
La filière foie gras est prête à rebondir

Durement pénalisée par la loi Egalim et la crise sanitaire, la filière foie gras compte sur les ventes de fin d’année, le développement des nouvelles consommations et l’exportation pour se remettre sur pied.

Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog. © ADOCOM/CIFOG
Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog.
© ADOCOM/CIFOG

Coupée dans son élan par la loi Egalim puis par la pandémie de coronavirus, la filière foie gras et ses millions de canards mise désormais tout sur la consommation des fêtes de fin d’année pour reprendre son envol. Avec la fermeture des restaurants pendant le confinement et la baisse de la consommation, « la filière a perdu 60 % de ses débouchés pour des pertes estimées à 50 millions d’euros », a exposé Marie-Pierre Pé, directrice du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) lors d’une conférence de presse organisée le 14 octobre.

Un brusque coup de frein qui intervient peu de temps après la grippe aviaire de 2016 et 2017, qui avait fait chuter la production annuelle de près de 40 % en deux ans, soit plus de 7 000 tonnes. L’année 2018 avait permis à la profession de revenir en puissance avec une hausse en volume (+2,8 %) et en valeur (+3,4 %), un élan confirmé sur les neuf premiers mois de 2019 avant les effets de la loi Egalim. L’encadrement des promotions a entraîné un repli des ventes de 11,4 % en GMS sur la saison festive (voir graphique) du fait notamment de l’absence d’animations en magasins.

Des pertes estimées à 50 millions d’euros

Pour enrayer la chute des ventes, la filière adapte son offre de fin d’année avec des formats prévus pour les petits comités. « Nous allons proposer des conditionnements plus adaptés, des mini-formats pour des mini-tablées, et aussi des budgets maîtrisés, en raison de l’impact économique que nous ressentons tous », développe-t-elle. Les professionnels travaillent également ses produits traditionnels (magret, confit, foie gras) dans de nouvelles recettes pour moderniser les usages et les adapter aux nouvelles consommations (streetfood, tapas…).

Autre plan d’attaque, le retour de l’exportation. Depuis l’autorisation d’exportation vers la Chine accordée en mars dernier – après neuf ans de procédure –, la filière foie gras s’attaque à plusieurs marchés, dont Taïwan, les États-Unis, le Mexique et le Chili. « Nous avons eu deux audits blancs pour obtenir l’agrément d’exportation vers les États-Unis, mais le passage des vrais audits n’a pas pu avoir lieu à cause de la Covid-19. Aller à l’export, ce sera long mais on ne lâchera rien », expose Michel Fruchet, président du Cifog. La profession est également en pleine reconquête du marché japonais, dont les ambitions avaient été soufflées par les épisodes de grippe aviaire.

Un large plan de communication

Pour soutenir les ventes de Noël, sur lesquelles repose beaucoup d’espoir, un large plan de communication va être déployé. Les opérations prix sont par ailleurs de retour en magasins, les professionnels ayant obtenu des dérogations gouvernementales. La filière veut aussi continuer à ouvrir les portes de ses exploitations aux consommateurs, une action lancée cette année lors des journées du patrimoine. Avec plus de 1 200 curieux au rendez-vous, « ces portes ouvertes ont connu un franc succès, l’opération sera certainement renouvelée », s’enthousiasme Marie-Pierre Pé.

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