La filière bovine valorise ses engagements au Sia

Au Sia, la filière bovine s’est évertuée à montrer les efforts engagés pour un élevage plus durable. Deux exemples avec McKey qui travaille sur son impact environnemental et Carrefour qui déploie la contractualisation pour pérenniser les relations avec l’amont.
Analyser le cycle de vie d’un steak haché surgelé servi en restaurant. C’est l’une des pistes suivies par McDonald’s pour réduire son empreinte environnementale. Pour sa onzième participation au Salon de l’agriculture (Sia), la chaîne de fast-food précise le tableau de marche. Un échantillon représentatif des approvisionnements issus de l’élevage est décortiqué avec l’Institut de l’élevage et un bureau d’études indépendant. Ce chantier, amorcé en septembre, doit livrer ses résultats mi-mars et permettre de définir des leviers d’action. « L’idée est d’avoir une vue d’ensemble sur différents indicateurs environnementaux à toutes les étapes de la filière, sans s’arrêter aux seules émissions de méthane », précise le directeur général de McKey Arnaud Rochard, fournisseur en steak haché de McDo. Objectif pour 2020 : réduire de 20 % les gaz à effet de serre sur l’ensemble du périmètre de l’enseigne.
Un réseau de fermes de référence
Une autre piste vise à s’appuyer sur l’expérience d’éleveurs bovins innovants, prêts à partager leurs bonnes pratiques environnementales avec d’autres. Tout un réseau de fermes de référence doit se mettre en place dans les mois qui viennent. Leur mission est de tester et diffuser les solutions identifiées, visant à préserver la ressource en eau, à favoriser la biodiversité, à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Concernant ce dernier volet, McKey a déjà initié plusieurs projets, en collaboration avec l’Inra et l’école d’ingénieurs de Purpan, sur le méthane, mais aussi sur le bien-être animal et la qualité organoleptique de la viande.
Des contrats pour une relation pérenne
Carrefour, de son côté, met l’accent sur la pérennité des relations avec certains fournisseurs. « Depuis 20 ans, on construit un partenariat durable avec le monde agricole au travers des filières Engagement Qualité », souligne le directeur des produits frais Éric Bourgeois. L’enseigne signe cette année au Sia un nouvel accord de contractualisation. Il concerne 1 170 éleveurs de limousine et les deux industriels Covial (Cantal) et Levesque (Charentes). Survenant dans le cadre de la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche, la démarche embraie ainsi sur le bœuf, après le mouton et le veau. Les groupements de producteurs Altitude et Atlantique Qualité Viande y gagnent en termes de sécurisation de leurs débouchés. Carrefour s’engage en effet à écouler environ 3 000 bovins annuellement. Le contrat porte sur une durée de trois ans, à reconduire chaque année, avec une progression des volumes d’achats de 2 % par an. Plus de 3 000 éleveurs ovins sont engagés de la même manière avec le distributeur, représentant 170 000 bêtes par an. En veau, ils sont quelque 800 producteurs, fournissant 30 000 têtes. L’intérêt pour eux ne se limite pas à la durée et aux volumes garantis, mais réside aussi dans le prix. D’après le distributeur, une plus-value leur est accordée, de 10 à 12 % selon les espèces.
L’élevage durable, c’est le thème retenu pour la cinquième année consécutive par le Centre d’information des viandes (CIV). Au programme du forum sur son stand commun avec Les Produits Laitiers : alimentation du bétail, gaz à effet de serre, eau, biodiversité et bien-être animal. Le salon offre aussi une caisse de résonance aux marques régionales, surfant sur le phénomène de relocalisation de la consommation alimentaire. « Fabriqué en Aveyron », signature présentée par le conseil général et la chambre d’agriculture du département, vise des Français de plus en plus friands de produits du terroir, perçus comme un gage de qualité et de savoir-faire. 10