La défense des PME en vogue chez les distributeurs
Faut-il y voir les conséquences d’un changement de ton au plus haut niveau de l’État et la crainte d’une modification de la LME ou une réelle prise de conscience de la difficulté de certaines entreprises agroalimentaires françaises ? Toujours est-il que la grande distribution affiche un nouvel élan d’intérêt en faveur des PME, à l’occasion des négociations commerciales 2013. « La meilleure solution, à nos yeux, ne réside pas dans une septième loi en dix ans, mais dans la définition de codes de bonne conduite. Un accord en cours d’examen par la DGCCRF vient d’être conclu avec la Feef (fédération représentant les PME, NDLR) », a d’ailleurs déclaré Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) le 18 décembre à l’Assemblée. Même Michel-Édouard Leclerc fait désormais de la défense des PME son cheval de bataille. Plus discrètement, chaque enseigne travaille à renforcer ses liens avec les fournisseurs proches de ses magasins. « Les PME permettent une offre plus développée, plus chatoyante, plus innovante », n’hésite pas à déclarer Jérôme Bédier, secrétaire général de Carrefour.
Ce regain d’intérêt pour les PME suscite néanmoins la suspicion d’organisations comme l’Ania, qui voit dans « cette forme de régime dérogatoire pour ces PME », un moyen pour les distributeurs « de les garder à leur main et sous la menace permanente d’un changement unilatéral de stratégie ».