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Viande
La consommation d’agneau de Pâques en péril

À quelques jours de Pâques, la filière ovine se mobilise pour promouvoir la consommation de la viande d’agneau française, fortement affectée par la crise sanitaire du coronavirus.

100 000 agneaux, c’est le report des abattages estimés pour Pâques. © JC Gutner
100 000 agneaux, c’est le report des abattages estimés pour Pâques.
© JC Gutner

Avec une consommation d’environ 18 000 tonnes équivalent carcasse (tec) de viande ovine sur le mois de Pâques, contre un peu moins de 14 000 tec par mois sur le reste de l’année, la période constitue un rendez-vous crucial pour la filière ovine. Cette année pourtant, la consommation festive de l’agneau de Pâques est mise à mal par les mesures de confinement prises pour lutter contre le Covid-19 qui empêchent tous rassemblements familiaux.

30 000 agneaux n’ont pas été abattus

Les effets de la crise sanitaire sur la consommation se sont fait ressentir très rapidement. La recrudescence des achats en fin de semaine 11, liée à un mouvement d’anticipation du confinement, a entraîné un pic d’activité dans les abattoirs en semaine 12. Mais cette embellie a été de courte durée puisque dès la semaine suivante, les abattages ont fortement chuté, faute de consommation et donc de commande de la part de la distribution. Selon les estimations d’Interbev, ce sont près de 30 000 agneaux qui n’ont pas été abattus rien que sur la semaine 13, portant la baisse des abattages à 44 % en comparaison à la même semaine de 2019. Une situation des plus inquiétantes pour Maurice Huet, président d’Interbev Ovins, qui précise que la chute des abattages, en se maintenant jusqu’à Pâques, porterait l’excédent d’offre à environ 100 000 agneaux, sur un effectif moyen de 450 000 agneaux abattus à cette période les années précédentes.

Des stocks sur pied vont se constituer en élevage

« Des stocks sur pied vont se constituer en élevage, avec de nombreux reports d’une semaine sur l’autre », explique Cassandre Matras, responsable de projet à l’Institut de l’élevage. « Cela pose un souci, car les agneaux continuent de s’alourdir et de devenir plus gras », dit-elle, entraînant ainsi des pertes de valeur auxquelles s’ajoutent des surcoûts, notamment d’alimentation, puisque les agneaux sont gardés plus longtemps en bergerie. « Le calcul est donc très négatif pour les éleveurs », poursuit-elle. Le déséquilibre entre l’offre et la demande s’est traduit par une baisse des cours dès la semaine 13, soit quinze jours avant Pâques, qui marque pourtant d’habitude le début de la baisse saisonnière des prix.

Face à cette situation inédite, « tous les maillons de la filière se sont mobilisés », précise Maurice Huet. Depuis le 2 avril, Interbev Ovins a ainsi mis en place une campagne de communication, relayée à la radio et sur les réseaux sociaux, pour sensibiliser le consommateur et promouvoir la viande d’agneau française. L’interprofession a aussi travaillé avec les opérateurs de la découpe pour faire évoluer l’offre et proposer aux consommateurs des produits adaptés à des familles de taille plus réduite. « Les grandes surfaces ont aussi fait des efforts », assure Maurice Huet, en s’engageant pour privilégier la viande d’agneau française, au détriment de la viande importée qui représente la moitié des approvisionnements ou en ajoutant par exemple des références en drive. L’enjeu est de taille pour les GMS où le manque de main-d’œuvre a conduit à simplifier les gammes et où la fermeture de nombreux rayons traditionnels a rendu encore plus complexe la vente de viande d’agneau.

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