La Conf’ s’attaque à l’agriculture raisonnée
Après la récente étude de l’Inra qui avait conclu à « la validité contestable de la qualification agriculture raisonnée », c’est au tour de la Confédération Paysanne de réagir sur ce sujet controversé.
Pour le syndicat, ce référentiel ne respecte même pas les 19 directives européennes à vocation environnementale que tous les paysans devront respecter à partir du 1er janvier 2005 pour recevoir des aides. Et surtout, la Confédération dénonce « une tromperie envers les consommateurs», puisque « l’agriculture raisonnée n’est pas un plus par rapport aux pratiques agricoles normales ».
Cette tromperie serait de nature à entraîner une distorsion de concurrence vis-à-vis des producteurs qui travaillent sur les signes de qualité, assujettis à un cahier des charges comme le Label Rouge ou le bio, et non à une simple charte. Pour ces raisons, la Confédération envisage d’étudier très sérieusement la position de l’agriculture raisonnée par rapport au droit de la consommation, dans le cas où elle serait pénalement condamnable. « Nous restons mobilisés sur deux points», ajoute Philippe Babaudou, représentant du syndicat. « Tout d’abord sur une éventuelle action en justice, mais également sur le respect des directives européennes. L’administration pourrait considérer à tort que les adhérents au dispositif d’agriculture raisonnée obéissent à la réglementation concernant le droit au versement aides, et allégeraient de ce fait les contrôles. Une telle mesure sera une véritable discrimination entre paysans. Surtout quand la Commission entend sanctionner sévèrement tout manquement, même mineur, observé dans les exploitations ».