Aller au contenu principal

Viande et protéines
La Chine cherche son indépendance alimentaire

Confrontée à la PPA, la Chine fait face à une crise alimentaire et se voit contrainte d’importer. Mais elle ne se résigne pas et cherche toujours à acquérir son autonomie alimentaire.

La Chine a mis en place des tickets de rationnement pour la viande de porc.
© Valentin Ragot

Protéines animales

« Pour que la Chine soit forte, il faut que son agriculture soit forte », déclare Jean-Marc Chaumet, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage (Idele), lors de la conférence sur la peste porcine africaine (PPA) au Space. Mais à quelques jours du 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, le cours du porc continue de grimper. Et face à cette crise, le pouvoir d’achat recule, à tel point que le gouvernement a mis en place des tickets de rationnement pour les consommateurs. Les prix sont subventionnés sur 1 kg de viande porcine par mois et par personne.

Importations et subventions

La Chine qui a toujours essayé de compter sur ses propres approvisionnements voit son autosuffisance menacée. Deux éléments majeurs bouleversent l’approvisionnement chinois : la PPA qui diminue l’offre sur le marché domestique et le conflit politique avec les États-Unis, qui perturbe l’offre internationale. Une accalmie a eu lieu en semaine 37, la Chine exemptant de surtaxe le porc américain. Afin de réduire sa dépendance aux exportations américaines (12 %), le pays essaie de diversifier ses approvisionnements.

Selon Abcis, au premier semestre 2019 les exportations européennes de viandes congelées ont bondi de 25 % par rapport à 2018. Les exportations françaises ont, quant à elle, progressé de 24,8 % pour atteindre 33 800 tonnes. Si au premier semestre 2019, l’UE assurait 66,5 % des importations chinoises de viande de porc, le flux international risque d’évoluer dans les mois à venir. Le Brésil pourrait mobiliser des tonnages additionnels pour le marché chinois tandis que des négociations commerciales sont en cours avec la Russie.

Pour assurer son indépendance alimentaire, la Chine cherche aussi à renforcer la production locale en agissant sur différents axes de la filière porcine (biosécurité, subvention à la production, assurance sur le cheptel, restructuration et modernisation des élevages, formations techniques) et dissémine de l’information dans les médias.

La volaille en substitution

En parallèle, pour sécuriser les importations de viande porcine mais aussi de volailles, produit de substitution au porc, il s’agirait d’investir dans des entreprises et d’installer des sites de production chinois à l’étranger. Les pays bénéficiaires de l’ouverture du marché avicole chinois à la suite de l’influenza aviaire étaient ceux qui logeaient des groupes industriels/filiales d’entreprises chinoises (Pologne, Thaïlande, Biélorussie). L’USDA prévoit une augmentation de 9 % à 13,1 millions de tonnes de la consommation de poulet en Chine en 2019 par rapport à 2018. Mais la Chine reste très dépendante du Brésil (85 % des importations de viande de volaille en 2018). Elle n’a ainsi importé que 5 600 tonnes de viande et abats français en 2019, soit seulement 1 % de ses approvisionnements.

Si les volumes de poulets brésiliens sont dirigés vers la Chine, on pourrait s’imaginer un allégement du marché européen. Mais bien au contraire. Le Brésil valorise au mieux toutes ses pièces : les cuisses et pattes de poulet sont envoyées vers la Chine et le filet de poulet alimente le marché européen.

Les plus lus

broutards charolais dans un pré
Prix des bovins : l’année 2024 finit sur un record historique

En cette fin d’année, les prix de plusieurs catégories de gros bovins battent des records historiques.

Comparaison des prix des vaches lait O en France et en Irlande, graphique
Vaches laitières : les prix irlandais dépassent les cours français

En Irlande, les prix des vaches laitières ont commencé à grimper cet automne tandis que les cotations françaises reculaient,…

poule pondeuse en élevage
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 13 décembre 2024

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

bateau porte-conteneur dans le port du Havre
Accord Mercosur : « c'est pire que ce que l'on pensait », s'alarme Mathilde Dupré de l’Institut Veblen

Le texte de l’accord signé par Ursula von der Leyen avec les pays du Mercosur est publié sur le site de la Commission…

une courbe descendante sur fond de silhouettes de vaches
Combien la France a-t-elle perdu de vaches en 2024 ?

Le cheptel de vaches a continué de reculer en 2024. Les maladies animales (FCO et MHE) ont donné un coup d’accélérateur à la…

abattoirs du porc
Porc : « Les abattoirs français résistent pour le moment mieux que ceux en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas »

Les abattoirs de porc et de viande en général ne parviennent pas toujours à faire face à la conjoncture économique. Plusieurs…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio