La brique du Forez opte pour le logo d’autodéfense
La région du Forez dans la Loire était déjà connue pour la Fourme d’Ambert et de Montbrizon, elle le sera peut-être aussi pour sa Brique. À l’inverse du fromage à pâte persillée qui vient de fêter sa 32e année d’AOC, la Brique constituée de lait de vache, de chèvre ou de lait mélangé, ne bénéficie pas de signe extérieur de qualité. Cela fait pourtant 10 ans que les professionnels du secteur, agriculteurs et industriels, travaillent de concert pour tenter de décrocher une IGP. Mais faute de pouvoir en assumer le coût, les adhérents du Comité interprofessionnel de la Brique du Forez ont abandonné cette démarche. « Les audits nécessaires à la certification allaient avoir des répercussions importantes sur la production des petites structures. Nous avons estimé que cela engendrerait un surcoût de 0,23 e par brique. à ce tarif-là, nous mettions notre propre production en péril », explique Philippe Roche, agriculteur et président du Comité qui reprend : « Malgré cet abandon, nous avons voulu conserver et valoriser les 10 ans de travail que nous avions fournis pour défendre les signes de qualité de notre produit et le rattacher à son terroir. »
Eviter les contrefaçons
Ainsi, les acteurs de la filière se sont rassemblés sous leur propre bannière baptisée « Brique du Forez : brut de forme et fondant de cœur». Ce logo déposé à l’INPI est aussi un gage de qualité correspondant au cahier des charges de production établi en vue de l’IGP. 2 techniques de fabrication de la brique coexistent. Traditionnellement, elle est issue d’un caillé pressuré, mais depuis 20 ans, le caillé lactique est également utilisé. La Brique qui tient son nom de la forme de sa faisselle, est longue de 12 à 15 cm sur 8 cm de large. Elle pèse environ 300 g. Sa croûte est blanchâtre avec des moisissures bleues lorsqu’on utilise du lait de chèvre pur. Si elle est issue d’un lait mélangé (vache et chèvre), la croûte est légèrement grise. Elle contient de 45 à 50 % de matières grasses sur matière sèche.
Grâce à ce logo, les membres du Comité espèrent encore protéger des imitations leur production qui s’élève à 250 t par an. Une initiative qu’autant plus justifiée que dans la région Rhône-Alpes, certains fromages sans signe de qualité sont en passe de disparaître.
C’est le cas, par exemple, du Bleu de Termignon ou du Vacherin d’Abondance qui ne comptent plus que 2 ou 3 fabricants et dont les savoir-faire et techniques de fabrication s’éteindront avec les derniers producteurs.