La bonne rencontre des calissons d'Aix
> Maurice Farine, ex-dirigeant de la Confiserie du Roy René.
Le mieux du monde ». Voilà la réponse de Maurice Farine, l'ancien dirigeant de la Confiserie du Roy René, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), quand on lui demande comment s'est passée la transmission de sa société. « Si quelqu'un m'avait dit, en janvier 2014, que mon entreprise serait cédée à l'automne, je l'aurais pris pour un fou », plaisante-t-il. Et pourtant.
Début 2014, Maurice Farine, troisième génération de calissionnier, prend la décision de céder les rennes de la confiserie à l'âge de 67 ans. « J'avais deux contraintes, explique-t-il. Aucun de mes enfants ne souhaitait reprendre l'entreprise d'une part, et d'autre part, je ne pouvais pas la vendre à quelqu'un ayant besoin d'un soutien financier, car j'avais récemment construit un nouveau bâtiment pour le tourisme industriel. Il m'était donc impossible de céder à un LBO (un achat à effet de levier, ndlr), car les résultats de l'entreprise devaient rembourser le nouveau bâtiment et ne pouvaient donc pas servir au remboursement de l'acquisition. » Quelques mois plus tard, au printemps 2014, Maurice Farine rencontre Olivier Baussan, le fondateur de L'Occitane, sur les conseils d'un banquier. « Nous avons beaucoup de points communs, mais ce qui prime, c'est notre amour de la Provence. » Un même ancrage régional qui pousse les deux hommes à faire affaire. À l'été 2014, Olivier Baussan devient actionnaire majoritaire de la Confiserie du Roy René. Un autre actionnaire détient 32 % des parts du capital, et Maurice Farine garde « une part minime ».
Un « porteur de mémoire »“ Aucun de mes enfants ne souhaitait reprendre l'entreprise
La passation a réellement lieu en novembre, avec la nomination de Laure Pierrisnard comme directrice générale. « C'est une histoire de bonne rencontre, au bon moment », concède l'ancien diri-geant. « Mais j'ai vraiment eu beaucoup de chance. Olivier Baussan et Laure Pierrisnard apportent leur propre expérience à la confiserie, tout en s'appuyant sur la tradition de l'entreprise. » Maurice Farine vient très réguliè-” rement à l'usine, où il a toujours son bureau. « Quand la directrice générale estime qu'elle a besoin de moi sur un sujet, elle m'appelle », déclare-t-il. « Mais je n'ai plus de fonction opérationnelle. Mon rôle désormais, c'est d'être porteur de mémoire. »